Cette saison fût un poil décevante. Agrandir la fratrie ressemble à une bonne idée surtout pour revenir aux origines du mythe Sherlock. Mais les créateurs ont l'air de s'être tirés une ogive dans les genoux.
Eurus est une erreur parce qu'il a fallu la placer dans le contexte familial déjà très ancré et elle n'a pas été introduite progressivement. Malheureusement cela laisse la voie royale au n'importe quoi. Sherlock et Mycroft sont monstrueux, alors pour créer une forte opposition, l'ennemi devait être encore plus craqué. Si la sœurette peut reprogrammer un esprit depuis ses cinq ans (attends, vraiment ?!), autant manipuler tout le monde. Comme ça t'es la reine des bonbecs, dès la sortie de la maternelle.
Les gamins psychopathes, ça me va, qu'ils liquident un gosse parce qu'ils se sentent seuls, parfait. Ceci dit on ne me fera pas croire qu'on peut remplacer le souvenir d'un enfant par un chien, le niveau d'interaction n'est vraiment pas le même. A croire que son pote d'enfance n'avait aucune personnalité. Oui on peut créer de faux souvenirs par suggestion, mais là, je reste dubitatif. Je veux dire ce gosse possède une autre sphère sociale (amis, famille) qui entre en conflit avec la famille de Sherlock, ce dernier aurait pu se souvenir des parents du gamin par exemple. Sans parler des parents du détective.
Eurus adopte un comportement assez étrange pour une personne aussi intelligente, si elle veut détruire Sherlock pour qu'il joue avec elle, pourquoi ne pas s'en prendre à ses potes isolément ? Elle avait les armes pour transformer Watson. Et puis pourquoi faire sauter le 221st Baker Street ? Si elle avait réussi son coup, tout le plan d'emprisonnement, le jeu avec Sherlock n'auraient pas eu lieu. Argh la difficulté de gérer convenablement les personnages trop avantagés. C'était une scène inutile. C'est presque pareil avec Molly (personnage que j'aime beaucoup, je regrette son temps de présence à l'écran), elle échange ses sentiments avec Sherlock et rien. On aperçoit furtivement, dans la conclusion, qu'elle se dirige vers lui radieuse. Mais ça ressemble plus à du teasing.
Moriarty n'avait pas le QI de Newton pourtant il savait stresser Sherlock plus simplement. D'ailleurs, le plus grand rival du détective vampirise l'épisode, il apparait à peine cinq minutes et démontre à nouveau sa singularité au sein des criminels de l'univers Sherlock. Il est assez diabolique pour démonter ses adversaires même en intégrant sa mort dans le plan. Je n'aurai rien eu à redire s'il était au cœur de l'épisode.
Plus j'y pense plus ça ressemble à un gloubi-boulga du "Great Game" et de "Reichenbach fall". L'inspiration semble s'être évanouie après l'épisode 2.
Enfin, il y a quand même du bon, j'ai trouvé Mycroft extra, surtout dans ses moments de distraction et d'impuissance. Cependant, il reste con d'autoriser une rencontre entre Eurus et Moriarty. On s'éloigne de la caractérisation du personnage.
Pour finir sur une note joyeuse, lorsque Watson tente de s'enfuir et que l'annonce de "l'alerte" retentit, je me suis dit que ça aurait pu être une scène dans laquelle Batman est bloqué dans l'asile d'Arkham pendant que le Joker débite des choses insensées !

La comparaison avec Joker est plutôt flatteuse. Un autre signe de la réussite de Jim Moriarty aka Big M !