Souichiro Nagi a écrit:
Un auteur à succès sera toujours plus ou moins redevable de ses lecteurs. Au début, il produit une idée qu'il a construite et qui lui plait, mais au fur et à mesure, il peut intégrer des éléments en lien avec les lecteurs. Il me semble que puck tient ce rôle, d'ailleurs, il est là pour illuminer le cauchemar de Gatsu. De même pour les phases d'humour, sensées alleger le récit.
D'ailleurs, c'est même inscrit sur les scans, Miura attend des retours de la part des lecteurs. Donc il les prend en compte.
L'auteur peut être "reconnaissant" envers ses lecteurs, mais il n'est pas "redevable". Il ne leur "doit" rien. Son succès (ou son absence de succès), il le doit avant tout à lui-même.
Le fait d'intégrer des éléments en lien avec le lecteur n'est pas une preuve qu'il doit quoi que ce soit à ceux-ci. Ce peut-être, justement, de la reconnaissance, ou une stratégie marketing (même inconsciente) / du fan service.
Souichiro Nagi a écrit:
Au final, cette "loi" ne concerne que les auteurs qui sont soit trop ennuyeux, soit trop spécifiques, pour attirer un grand nombre de lecteurs. S'il gère sa production de manière autonome, sans leur avis, on ne me fera pas croire qu'un auteur à succès peut abandonner une oeuvre incomplète, juste en espaçant les parutions.
Je dirais plutôt que leur vie, du fait de leur succès grandissant, ou de la maturité avancante, s'est modifiée. Ils ont rencontré des gens, ou ils ont construit une famille. Ils ont de nouveaux projets. Ils doivent espacer les parutions pour donner plus de temps à ces autres projets.
Et bien justement, si un auteur d'une oeuvre à succès souhaite arréter la-dite oeuvre pour se consacrer à sa famille ou parce que l'oeuvre en question ne l'intéresse plus/est dans une impasse, ou encore parce qu'il souhaite se lancer dans un autre projet, il le fera, et personne ne pourra l'en empécher.
Ca n'est pas comme si il s'était engagé à finir son oeuvre un jour. Ou que nous l'avions payé par avance.
Si Miura nous dit "Ecoutez les gars, Berserk, je n'y arrive plus, je ne trouve plus l'inspiration, je n'ai plus envie de dessiner. Je lache la série. Au revoir. Bisous!", on ne pourra pas lui dire "Hé mec, tu nous dois la fin! Sans nous, tu n'es rien. Alors remet-toi au boulot, c*****d!". On aura le droit de râler, de le traiter de tous les noms, et je serai le premier à le faire, mais il sera dans son droit.
Ce n'est pas la première fois que je trouve sur le net cette idée farfelue qu'un auteur doit quoi que ce soit à ses fans, ou bien qu'un oeuvre appartient tout autant à ses admirateurs qu'à son auteur. C'est complétement absurde!
C'est comme si on prétendait que la Joconde appartenait de manière commune aux centaines de milliers de badauds qui viennent l'admirer chaque année... C'est ridicule!
Internet est fort pour véhiculer ces idées venues de nulle part

Alors, il est vrai que certains artistes, versant dans l'émotionnel, disent à leurs fans: "on vous doit tout". Sauf que c'est faux. Le jour où l'artiste veut arréter, il arréte, que ses fans soient jouasses ou pas. Car en réalité, il ne leur doit rien.