Souichiro Nagi a écrit:
Griffith est techniquement immortel, comme les god hands, et qu'en bonus, il a bénéficié du droit d'avoir un corps réel permanent. Donc il transcende tout, même les règles des god hands.
Bon résumé. C'est ce que j'appelle la théorie de la double nature (ici, plan réel et plan astral), trouvé dans la théologie catholique (à propos de JC). C en cela qu'il est vraiment à part et unique, même parmi le god's hand. Pour Femto, le passage parmi les god's hand a seulement été une étape.
Il est intéressant de noter aussi que l'enfant mort né, de Caska et Guts, est celui qui permettra à Femto de se réincarner sur le plan terrestre; grâce là encore à l'intervention de skullknight.
Citation:
C'est en cela que son crimson behelit est important. Il symbolise son règne sur le royaume des godhands, l'"enfer", où les apôtres naissent du carnage d'humains et celui des humains. Griffith, en un sens, n'est plus là, il est suis la volonté de la force qui lui a permis de renaitre. Il incarne probablement ce que Miura avait révélé comme étant l'idée du malin.
Le crimson behelit (= behelit de sang, ou behelit du roi/empereur) est le signe qu'il était pré-destiné par le Idea of Evil. C'est aussi la clé et le sésame de son "élévation" au rang de roi démon (Femto). Maintenant, je ne suis pas certain que son rôle aille plus loin (cf. skullknight qui collectionne les béhérits).
Citation:
Griffith, en un sens, n'est plus là, il est suis la volonté de la force qui lui a permis de renaitre. Il incarne probablement ce que Miura avait révélé comme étant l'idée du malin.
Oui, il est l'incarnation démoniaque ET humain de ce principe/force du mal. L'antechrist d'un monde qui ouvre la porte de l'astral et permet aux démons de circuler librement sur le plan terrestre. En même temps que le fondateur d'un nouveau monde, où prédateurs et victimes cohabiteraient pacifiquement (là encore, la reprise grimaçante et caricaturale, proche des tableaux de Jerôme Bosch, d'une image traditionnelle de l'eden ou du royaume de dieu).
De plus, en revendiquant la royauté sur le plan terrestre (mariage de la fille du roi de Midland), il revendique aussi l'alliance en même temps que la domination définitive du plan terrestre par le plan astral démoniaque... ( A ce propos, une surprise ne pourrait elle pas venir avec la naissance d'un fils entre charlotte et Griffith ?!?).
Et "la protection" de l'humanité, contre les autres forces de l'astral (ogres, troll, dragons, etc...) est très utile. En effet, cette "protection" devrait lui permettre de poursuivre les campagnes de guerres, à son profit... et renforcer l'adhésion des foules.
Citation:
D'abord, l'age d'or pendant 13 tomes jusqu'à l'eclipse, puis guts qui affronte les apôtres pendant 8 tomes jusqu'au moment de l'eclipse de réincarnation, guts qui se constitue son équipe jusqu'à la création de falconia (tome 34 ou 35, je sais plus).
N'oublie pas les 3 premiers chapitres... qui sont en fait le 2e jet de berserk (de mémoire), mais le 1er à être publié... et qui à été vu, par la suite, comme venant tout juste après la 1ere éclipse. C'est la matrice de tout le reste (cf. la reprise des "apôtres").
Citation:
Quelle était la trame globale de miura avec son manga? Je pense que la trame de base étaient des monstres horribles nés d'une puissance maléfique. Une histoire duelle avec un anti héros présenté comme parfait et divin. Un héros au fond du gouffre, endurant une passion colossale.
Oui (cf. les premiers chapitres).
Et puis, la définition "Un héros au fond du gouffre, endurant une passion colossale" est particulièrement exacte et juste pour Griffith. C'est une des perspective majeure du récit.
Elle renvoie à l'image de lutte/crise spirituelle, pour ne pas parler de crucifixion, ou un homme se bat seul, après avoir été projeté/poussé au fond du gouffre (l'eclipse).
A noter ici que Guts ne l'a pas choisi et que jusqu'à la fin il a cru en son ami; là où JC n'a pas cru en ses amis (cf. pierre et le chant du coq); mais à choisi quand même d'y aller.
Ce thème est donc repris avec l'eclipse, oui il se bat avec le désir de se venger... (là encore, JC renonce à cette voie là, dès le départ). Idem avec l'idée de violence (que Guts épouse et que JC dénonce). De ce point de vue, Guts est humain, profondément humain et n'a absolument rien de "divin", sinon son élan de vie.
Ensuite, cet élan vital de Guts est déployé/déroulé/"exploité": d'abord Guts réalise qu'il a "oublié" Caska... puis qu'il n'a pas les moyens, seul, de prendre soin de Caska. Etc...
Citation:
Je pense que globalement l'histoire de base semble évoluer vers une fantasy plus étendue (relativement récent, après la présentation globale des personnages et de leurs histoires)
C'est la conséquence logique du récit initial.
Pour moi, cette évolution est ancienne. Elle s'amorce dès lors que Guts réalise qu'il n'a pas les moyens de prendre soin de Caska seul... A partir de là, l'histoire évolue jusqu'au moment ou il doit résoudre la contradiction et faire définitivement le choix entre poursuivre son désir de vengeance (qui est une condamnation à la chute de lui et donc des siens) et celui de chercher un moyen de s'extraire de la malédiction (qui est une tentative de se protéger, lui et les siens).
A noter qu'il fera ce choix, sur un quai, au bord de l'épuisement; juste avant de voguer en direction de l'île aux elfes.
Il y a une dynamique analogue et en même temps, très différente du côté de Griffith/Femto... qui pour vivre son rêve passe par le fait de s'incarner sur le plan réel, etc. Ce qui n'est pas, par exemple, le rêve de Slan, qui a un trip très différent.
Citation:
l'idée du malin pourrait avoir été un prémisse au monde qu'il continue de développer.
ce n'est pas seulement une prémisse, c'est aussi la clé de voûte. Les 3 premiers introduisant déjà la notion de pacte faustien avec les démons.
C'est particulièrement explicite dans les premiers chapitres,... puis cela réapparait de façon explicite à partir du moment ou le golden âge se met à déraper vers le fantastique...
Bref, c'est le fil conducteur, l'axe structurant et le principe sous jacent.
Ceci étant posé, il a toujours été là, de façon implicite, même pendant l'âge d'or (cf. les actes de guerre et d'intrigue à la cours, qui conduisent notamment à l'assassinat du prince ou à l'enrôlement des paysans dans les armées des nobles, avant de les envoyer au massacre).
Cet aspect pouvant aisément être rapproché, par exemple, des boucheries de la première guerre mondiale.
Rappelons que Guts a quand même massacré plus de 100 personnes en une seule nuit, tué un ado, etc. A ce jeu là, Guts et Griffith sont donc tous les deux des monstres, même s'ils ont encore une part d'innocence. En effet, ils excellent, et incarnent d'une certaine façon, la quintessence de ce monde.
Mais en même temps, ce ne sont pas eux qui ont fixés les règles du jeu. Ils ne sont pas des nobles (= oligarche ). Ils sont juste des mercenaires qui veulent échapper à leur condition. Leur innocence tombe, à cause du béhélit, et Griffith, cad le jour ou principe of Evil lui demande de choisir leur destin.
Citation:
je pense que ce sentiment que l'histoire a changée d'ambiance est dûe au niveaux progressifs de l'histoire.
Oui.
Le principe du mal (qui n'est pas celui de la bêtise humaine) est, in fine, l'élément fantastique déterminant. C'est la toile de fond sur lequel se projette l'ombre des personnages...
En même temps, l'un obtient un behelit (sésame pour le monde de satan); et l'autre un elfe (sésame pour le monde alternatif...).
Cependant, Miura a pris beaucoup plus de temps à en dessiner les contours (cf. la grotte, les esprits de la nature, etc...), et souvent sur le mode du constat de l'absence, du passé, de l'abandon ou de l'échec. Au même titre que beaucoup de temps s'est déroulé avant que Guts, son personnage, soit en mesure de déclarer qu'il renonçait à sa vengeance.
Citation:
En fait, il n'a pas vraiment le choix. Griffith a pris une telle dimension que pour le dépasser, il faut forcément changer d'échelle.
Exact. L'un s'élève au panthéon. Il devient l'incarnation du mal. L'autre, non seulement, reste humain, mais se trouve du coup confronté à toutes ses limites physiques et morales, et choisit d'apprendre à vivre avec (cf. Caska).
Encore une fois, Griffith aussi a été confronté à ce choix, brièvement, dans son rêve de fin de vie avec Caska, mais il va le refuser, tenter de se suicider. Et, comme n'importe quel apôtre, se précipiter au final dans la forge infernale de l'éclipse, pour se transformer en roi démon.
Citation:
Bref, je pense que l'idée du malin était définie depuis le départ, mais que Miura a préféré la retirer pour éviter les trop grandes incohérences.
Oui, elle était présente depuis le départ, puisqu'il y avait déjà des "apôtres" et un pacte dans les premiers chapitres; mais au même titre qu'était là, aussi, un "elfe", ou des jeunes femmes, image de l'innocence (massacrée notamment par des morts vivants).
De là à dire qu'elle avait une forme comme "idea of evil", nous n'en savons rien. C'était sans doute plutôt un germe et comme une potentialité, une graine qui n'a cessé de grandir et de s'approfondir.
Donc oui, l'intuition était là; en même temps, jusqu'à quel point, elle était élaboré, nous n'en savons rien. Il est probable qu'elle continue d'ailleurs encore d'évoluer et de se déployer.
Citation:
Selon mon idée, nous rentrons dans le quatrième âge, celui de l'expansion. Les limites vont être sans doute malmenées, avec falconia et le continent des elfes, il va y avoir probablement un apport d'éléments concernant la mythologie du monde ou même une définition plus précise du "dieu" des démons, qu'incarne griffith.
Oui, c'est évident. C'est un nouvel âge; celui ou les démons ont libre accès au plan terrestre; celui ou l'humanité est séduite et choisi la soumission au roi empereur des légendes (l'antechrist); mais celui aussi ou un personnage comme Guts a enfin renoncé à la vengeance, ou il recherche d'abord la guérison et le salut hors de la malédiction (cf. paroles de Flora à Schierke); celui enfin ou des humains vont non seulement aider les esprit de la nature à vaincre leur ancien ennemi (cf. le léviathan/dieu primitif), mais aussi rejoindre les elfes... Bref, celui ou nous devrions également assister à une renaissance de l'alliance entre certains humains et les forces spirituelles positives de la nature.
Citation:
Sachant qu'il s'est écoulé près de 21 tomes entre les deux, j'imagine que Miura a fait preuve d'un peu d'humilité en cachant son dieu, même si sa forme était déjà bien définie (pour être mieux expliqué ensuite).
C'est en permanence, la stratégie de Miura de systématiquement, cacher autant que possible (cf. la première référence aux sirènes est chez Flora; l'apparition réelle, x tomes plus tard); d'abord parce que cela évite les risques de contradictions ultérieures. Ensuite, parce que cela fait travailler l'imaginaire des fans. Enfin, parce que cela permet aux idées scénaristiques ou graphiques de mûrir à leur rythme.
Souichiro Nagi a écrit:
Je persiste à croire que c'est facile de sous-estimer la véritable force de griffith à cause de son coté angélique, mais c'est probable que griffith est assez puissant pour détruire tous les apotres
Oui. La façon dont il se joue de Skullknight... de Ganisha ou la façon dont il se fait obéir des apôtres les plus puissants. Cela ne fait aucun doute.
Souichiro Nagi a écrit:
Probablement bien plus puissant que guts, car même si guts a bénéficié de beaucoup de power-ups, il n'est pas, pour l'instant, aussi absolu et intouchable que griffith.
Ce n'est pas une probabilité. C'est une évidence. Guts a réussit à s'éléver au niveau des apôtres, ce qui est déjà surhumain. Mais face à un roi démon, il est totalement dépassé (cf. sa rencontre avec Femto dans le plan astral; cf. sa rencontre avec Slan dans les limbes du plan terrestre) et il s'en sort par chance, ou avec une blessure dont il n'est toujours pas guérit (et qui va le tuer, rappelons le, sauf intervention probable du roi des elfes). De plus, pour s'élèver au niveau des apôtres majeurs, il est obligé lui même de recourir à l'armure démon, qui puisse directement dans sa force vitale et tente de le dévorer.
Ce qui ressemble quand même au pacte des apôtres, même si les motivations sont différentes.
Souichiro Nagi a écrit:
Au final, le flux qui a construit griffith est colossal, depuis longtemps, comme tu le soulignes.
Il est la résultante, tout autant que l'incarnation de ce flux. Un peu comme si une avalanche ou tsunami devenait conscient de lui même et commençait à agir de sa propre volonté.
Souichiro Nagi a écrit:
Si cette influence, titanesque, est bien celle de l'idée du malin, j'espère que Mirua va mieux la définir (issue de la causalité et de la mort) et la mettre en corrélation avec d'autres entités.
La mise en relation avec d'autres entités a déjà été suggéré/proposé...
Souichiro Nagi a écrit:
Les dieux antiques seraient une bonne introduction (et guts gagnerait un bon bonus).
Curieusement, le léviathan a été introduit, puis liquidé. Un peu, comme s'il ne fallait pas de concurrent à "Idea of evil" ?!? ou de polythéisme. Et que celui ci devait resté, jusqu'au bout, une image inversée du monothéisme judéo chrétien et musulman.
Ce n'est certainement pas anodin. En effet, du côté des forces de la nature, on reste pour l'instant, dans une imagerie polythéiste. Et puis, de façon générale, on présente souvent un polythéisme du mal avec x roi démons. Ici, il y a un seul principe du mal, la main du destin et les apôtres. Et ce principe du mal est le seul qui ait élevé, pour l'instant, au rang d'unique.