Toriko, c'est aussi et avant la traduction d'une imagination débordante qui ne semble toujours pas s'épuiser. Il faut avoir l'idée de créer tous ces "monstres", toujours plus fous les uns que les autres! Il fallait aussi avoir l'idée de baser un manga sur la nourriture, mais dans un style shonen-baston! Il est vrai que de ce côté là, cela rappelle les hunters gourmets d'hxh. Mais bon, cela ne me déplait absolument pas!
En parlant d'hxh, Toriko m'y fait également penser par la quantité d'informations que l'auteur nous donne, sur la préparation des plats, les modes de vie des animaux, les capacités de chacun des personnages, les bulles narratives, etc. Mitsutoshi créé véritablement un univers très cohérent, justifié, expliqué sous ses moindre coutures! Il est même très bien pensé de faire reposer toutes les capacités des byshokuya sur les cellules, et donc sur une capacités biologique qui rend les capacités des héros moins "farfelus", ou en tout cas plus "humaines" (terme à prendre avec des pincettes!)
Mais en même temps, Toriko reste pour moi du grand n'importe quoi, de la surenchère de montée en puissance, de l'exubérance, à l'état pur et assumé. Et c'est ça qui est génial: le monde de Toriko n'est au final pas compliqué, il fait ce qu'il faut pour manger ce qu'il aime, et pour trouver son menu de gourmet. C'est simple, et l'on ne s'embarrasse pas de finesse. Pourtant, comme pour la pêche des poissons empoisonés, il y a toujours un minimum de finesse et de réflexion à mettre en oeuvre. Comme dans tous jeux de rôles, pour battre les boss, il faut trouver leur point faible. Cela se réduit presque toujours à développer plus de puissance pour frapper là où ça fait mal, mais j'ai envie de dire que les combats eux-même ne sont pas forcément ce qui me passionne le plus dans l'histoire. Je préfère l'exubérance qui devient au final presque comique, mais qui confère également, voir surtout, un charisme bien particulier à Toriko, Coco, et le monde des gourmets en général.
On sent bien qu'on est dans un shonen, mais un je-ne-sais-quoi de spécial s'en dégage. Comme si le décalage entre l'apparente simplicité du héro, du monde, l'exubérance des monstres et de la force des protagonistes, d'un côté, et la construction narrative et informative véritablement au top, structurée et très pointue, donnait une structure complexe et un véritable background à ce qui pourrait sembler au premier abord simplet. La cohérence qu'amène l'auteur à son histoire permet justement de s'immerger encore plus dedans, et d'accepter de façon plus ouverte la démesure des forces à l'oeuvre, parce qu'au fond, on aime ça!
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