Demain commence (enfin !) le Tournoi des VI Nations, qui voit chaque année s'opposer la fine fleur du rugby européen (et les Italiens en plus). Chaque année, on remet ça, depuis 1882, alors Tournoi des IV Nations (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse et Irlande), puis devenu V Nations en 1910 (avec l'entrée de la France, qui s'est faite virer pour mauvais comportement lors d'une édition il me semble, such a shame) puis VI en 2000 (l'Italie y fait son come-out). C'est donc un des monuments du sport européen qui se dressera demain sur les antennes de France 2 (ahem), avec les commentaires avisés de Matthieu Lartot (ahem), voire si possible de Fabien Galthié (là ça serait d'un autre niveau quand même). Mais pourquoi cette édition 2012 sera-t-elle, à défaut d'être exceptionnelle (on le souhaite évidemment), quand même bien originale ?
D'abord parce que c'est après une coupe du monde, et donc avec pas mal de changements, tant au niveau structurel des équipes que sur leur vrai niveau dans la hiérarchie mondiale. La France, l'Angleterre et l'Italie ont changé d'entraineur : Philippe "Le Goret" St André, ex-entraineur de Toulon, succède à Marc "Moustache" Lièvremont ; Stuart "Inconnu au bataillon" Lancaster succède en interim à Martin "Never smiling" Johnson et enfin Jacques "Moustache perpignanaise" Brunel succède à Nick "Valise" Mallet chez les Ritals. Le rapport de force a changé aussi : ces coquins d'Anglois, pourtant champions en titre, n'ont sans doute aucune chance de remporter cette édition, avec une équipe lessivée par un mondial 2011 plus que raté (mais pas pour les viols de femmes de chambre heureusement pour eux) ; les Ecossais et les Italiens n'ont aucune chance de gagner et devront s'entretuer pour s'éviter la Cuillère de Bois (bon ça ok, c'est la même depuis quatre ans) ; les Irlandais peuvent faire n'importe quoi, du bien comme du bon ; la France et le Pays de Galles sont grands favoris, en ressortant d'un mondial certainement réussi pour nos confrères rouquins et "extraordinairement et bizarrement" réussi pour nous. En clair, ça pourrait bien se jouer au Millenium Stadium de Cardiff devant 75 000 Gallois furieux et chargés d'humilier en rabaissant plus bas que terre les pauvres froggies venus se perdre dans cette contrée reculée et mystérieuse...
Bon sinon on peut remarquer, en analysant les grandes tendances européennes de la première moitié de saison que : - le championnat anglais est à l'image de ses équipes en coupe d'Europe : inexistant, emmerdant, disparu, vide. Il va aussi falloir apprendre pour les Anglais à se passer de Jonny Wilkinson Dieu sur terre. Reste que Twickenham est rarement prenable, à part pour l'Irlande ou l'Ecosse quand cette dernière ne choisit que de taper des pénalités... - les équipes écossaises ont fait pas mal de bonnes choses récemment, de même que les italiennes, à leur niveau, ce qui est déjà pas mal. Murrayfield et Flaminio ne sont pas connus pour être imperméables à toute invasion étrangère, le home advantage ne marche pas avec ces deux nations... - les équipes galloises sont porteuses de bons et jeunes joueurs déjà soudés dans le mondial et en club depuis quelques années. Aller gagner au Millenium de Cardiff tient souvent autant de l'exploit que de la folie, rien que pour réussir et vouloir se fritter avec les supporters gallois, qui gueulent bien bien bien comme il faut (remember 2010 quand la France était allée voler le match et avait choisi de botter en touche juste à la fin...). - les équipes irlandaises cartonnent en Hcup (3/4 de qualifiées), emmenées par les monstrueux Leinstermen et les roublards Munstermen ; mais hélas, il faudra se passer de Brian O Driscoll pendant toute la durée du Tournoi, récemment opéré et encore en convalescence. PAR CONTRE, il apparait que la St Patrick tombe le même jour que leur match contre l'Angleterre, ce qui revient à faire un pléonasme (ou un euphémisme) en disant que l'ambiance à Twickenham sera apocalyptique pour les supporters anglais. L’Irlande a changé juste l'an dernier de stade, délaissant Lansdowne Road, dont le qualité et le nom à faire flipper ne seront sans doute jamais égalés, et surtout pas immédiatement par ce monument de verre sans grande âme sorti de terre il y a tout juste deux ans... - les équipes françaises font leur bonhomme de chemin, avec Toulouse et Clermont en première ligne. Ce qui tombe bien d'ailleurs vu que la majorité des joueurs du XV de France sont issus de ces deux clubs. Le Stade de France accueillera encore une fois les matches à domicile de notre fière équipe, youpi.
Bref, après ce long discours que vous n'avez probablement pas lu en entier, je dirai simplement que la France peut gagner le Tournoi, ce qui serait quand même un gros doigt d'honneur lancé aux Gallois. Verdict demain avec, on l'espère, une rouste violente pour laver l'affront de Rome de l'an dernier contre l'Italie.
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