Nous sommes le 24 Mai 2025 21:22

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 867 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ... 22  Suivante
Auteur Message
 MessagePosté: 17 Juin 2011 10:41      Sujet du message: Re: Lecture
 
Cherubin
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 12 Déc 2003 22:23
Messages: 966
Sen a écrit:
L'Alchimiste de Paulo Coehlo : très très très bon. Très fort.
L'écriture est simple, clair, accessible, sans fioriture ou effet de style pompeux. Le propos n'en est que plus puissant, touchant, inspirant. Un conte moderne.

Un livre que je lirais à mes enfants, pour qu'ils abordent la vie de la meilleure des manières.
Lisez-le si vous pouvez, le bouquin est court, je recommande chaudement.

C'est vrai que ce livre m'a un peu boulversé. Un grand plaisir.

_________________
You are nothing without Shungokusatsu!!
L'ensemble du post ci dessus est un reflet de ce que JE pense. Certains de mes posts sont à prendre au second degrée. Merci de votre compréhension.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Juin 2011 21:39      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Léviathan, de Julien Green.

D'habitude, les classiques me frappent toujours par une qualité d'écriture que je trouve belle. Cette fois-ci, j'ai été très déçu. Passées les premières pages, on s'aperçoit très vite que rien ne va bouger, que ce style empesé qui surprend au premier abord ne va pas perdre sa raideur peu amène.
En plus de cela, l'auteur, comme pour affirmer que le début du XXème siècle est un temps de langueur, joue les émules ou de Proust ou de James pour passer et gloser pendant des pages sur l'état d'esprit monolithique de tel ou tel personnage. Ainsi, on obtient des descriptions fort longue d'une simple pensée. Sans doute, le style voulait qu'à l'époque, les actions fussent ainsi motivées et que la langue collât à la réalité de la chose. Mais c'est raté. Je trouve, d'ailleurs, que cette époque est totalement absconse, littérairement parlant, pour un lecteur moderne.
Au final, même l'histoire, une histoire d'amour à l'envers, est banale. Peu de choses retiennent l'attention et c'est dommage.

Un ouvrage sympathique, alors, mais que je ne recommanderai qu'en lecture de plage, pour se perdre dans des vaticinations qui empêchent, l'espace de trois, quatre heures, de penser à soi.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 02 Juil 2011 13:24      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Et hop, je floode.

La nuit des enfants rois de Bernard Lenteric.

L'avantage avec ce genre de livre, par rapport aux classiques cités plus haut, c'est que je retrouve enfin mon rythme de lecture habituel et je me traîne un peu moins.
Après, rien d'extraordinaire. Une écriture assez pauvre même, en terme de vocabulaire ou de complexité. Disons que c'est efficace.
L'intrigue est, somme toute, un polar assez banal, sans trop d'intérêt.
Je noterai une faiblesse de la caractérisation des personnages. Aucun n'est véritablement développé.
D'ailleurs, c'est le reproche fondamental que j'adresserai à cet ouvrage : rien n'est véritablement développé. Ni univers, ni personnage, ni rien.

Au final, une lecture d'un soir, rapide et sans grand intérêt.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 07 Juil 2011 18:44      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Juil 2006 22:30
Messages: 2445
J'ai enfin parcouru le roman d'un de mes auteurs préférés, que j'avais acheté il y a quelques mois pour ces vacances : Léon Bloy, Le désespéré.

Comme d'habitude avec ce génial écrivain de la fin du XIX- début XXème, la langue employée est d'une richesse sans égale. Celui qui influença toute une tradition d'auteurs catholiques et/ou pamphlétaires se délivre dans ce roman largement autobiographique.
Evidemment, il s'agit d'un auteur qui froisse plus qu'il ne rassure. Mais c'est ce qu'il voulait.
Ainsi, dans cette oeuvre, tant bourgeois, que chrétiens et autres lettrés de son temps sont taillés et décortiqués dans tous les sens par une plume pénétrée d'une encre poétique, lyrique, mystique et ô combien catholique.
Juste génial.

J'ai aussi ouvert le second essai d'Etienne Klein sur le temps, intitulé Les tactiques de Chronos.
Là aussi, le texte se lit aisément, surtout dans son premier tiers consacré à l'idée du temps, depuis l'Antiquité, presqu'exclusivement interprété dans les domaines linguistique et philosophique. Puis son analyse scientifique prend le relaie et le propos demeure ici aussi clair. Mais faut quand même s'accrocher (merci les notes de bas de page).
Je le conseille également aux amoureux de la physique.

A suivre, normalement, Ulysse de James Joyce, et deux livres de Maurice Barrès, Le culte du moi et La Colline inspirée.

_________________
Etiamsi omnes, ego non


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 07 Juil 2011 19:12      Sujet du message: Re: Lecture
 
Mortel évolué
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juin 2011 19:33
Messages: 267
Aujourd'hui, j'ai enfin fini 1940 de Max Gallo. J'avais déjà lu quelques bouquins de lui et j'en avais gardé un très bon souvenir. Et j'avais donc profité de la sortie en format poche de ce premier volume sur la WWII pour me le procurer.
Et j'ai bien kiffé. Gallo sait rendre la fin de la IIIe République et la déroute française passionnantes, avec la mise en place des deux camps (De Gaulle VS Pétain). En plus, ça se lit comme un rien, les chapitres défilent à vitesse grand V, notamment grâce au style de Gallo, épuré au possible tout en contenant les détails nécessaires.
Bref, il me tarde bien les sorties en poche des prochains tomes !
En attendant, je me rabat sur la biographie de De Gaulle (toujours par Gallo) et sur l'Age des Extrêmes d'Eric Hobsbawn (le XXe siècle décrypté par un marxiste, j'ai commencé et c'est vraiment exceptionnel).

_________________
La gloire s’acquiert en accomplissant ce qui mérite d’être écrit et en écrivant ce qui mérite d’être lu.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 07 Juil 2011 21:10      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Juil 2006 22:30
Messages: 2445
Beurk les années 40 en histoire.
Si y a bien une période qui pue le subjectif à plein nez c'est bien celle ci.
Du coup, t'as bien raison de lire Hobsbawm. Au moins, avec son engagement politique, on sait où sont les limites, mais aussi qu'il ne va pas tanguer dans un sens plutôt qu'un autre parce que sa maison d'édition appartient à telle ou telle ligne politique (et historique).
Les marxistes ou les marxiens ont au moins cette qualité qui est de ne pas baisser leur pantalon si leurs thèses déplaisent à divers intérêts.

Sinon, je ne suis pas un grand fan de Max Gallo, même si je salue très volontiers sa plume.

En fait, avec l'expérience et le temps, je trouve que pour aborder l'histoire de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle avec le plus de recul et d'objectivité, il vaut mieux lire les auteurs de romans ou d'essais contemporains, que se farcir les études historiques : on connaît les bornes liées au genre romanesque, mais le récit permet de distinguer la part de subjectivité qui, une fois déconstruite, donne une très bonne idée des réalités du temps de l'auteur.
On a beau nous 'bassiner' en "cours" avec les différentes méthodes qui existent entre l'historien de métier et le journaliste, il y a, à mes yeux, une trop grande proximité temporelle pour raisonnablement éloigner l'un et l'autre.
Le problème avec le XXème siècle, c'est que trop d'évènements ont de la "valeur", objective ou/et affective. Il y a trop d'objets historiques, et parfois, dans un esprit scientifique de causalité, on a surévalué des évènements antérieurs sous prétexte qu'aujourd'hui on baigne encore dans ses effets (et là rentrent le politique, le communautaire, le vivant, la Mémoire quoi), quand bien même sa valeur devrait être remise à la hauteur d'autres objets historiques sous évalués (je ne rentrerais pas plus dans les détails sur ces objets historiques contemporains, de risque de partir dans du politique, proscrit sur le forum (mais j'suis ok pour le mp)).
L'idéal serait de ne retenir que ce qui se révèle avoir été historiquement efficace ("was wirksam ist" écrivait M. Weber) et d'éviter la tentation de la "redécouverte, dans le passé, d'un aspect de la réalité humaine qui conserve une valeur pour nous", comme dirait ce génie de d'H.I. Marrou. Il est des moments ou des évènements exceptionnels et évidents de puissance causale... mais pas certain que nos chers historiens actuels soient vraiment capables de se jouer de tous ces pièges à propos d'évènements du XXème siècle.

_________________
Etiamsi omnes, ego non


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 07 Juil 2011 22:07      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Ah, oui. On comprend que l'histoire te passionne aussi.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 08 Juil 2011 09:42      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Juil 2006 22:30
Messages: 2445
Seules l'historiographie et l'épistémologie me passionnent.
Sinon, y a le Moyen Âge aussi. Mais c'était surtout parce que cette période réservait, à mes yeux d'étudiants, beaucoup de mystères. Maintenant que j'en ai fait le tour, ça me passionne moins.

Oh, comme ça, le dernier livre que j'ai acheté en histoire est La Bible et l'invention de l'histoire, de Mario Liverani.
Encore une œuvre sur la religion ? Et bien oui. Sauf qu'ici il s'agit surtout de l'histoire ancienne d'Israël et de l'Ancien Testament, relue à partir "des enseignements de la recherche contemporaine sur l'histoire d'Israël et du Proche-Orient ancien". Encore de la déconstruction :o
Et puisqu'on en vient (enfin je) à parler histoire et religion, je ne peux que vous conseiller, également, la thèse d'Edouard-Marie Gallez sur les origines de l'Islam : Le Messie et son prophète. Aux Origines de l'Islam. Un vrai livre d'histoire et de théologie, bourré d'érudition (le propos alterne entre des citations en grec, latin, arabe ou hébreux, et les commentaires), mais réellement accessible (je ne connais à proprement parlé rien de ces langues mais il m'a été très facile de suivre le fil de la réflexion). Je le conseille à tous ceux qui, réellement, veulent y voir plus clair à propos des bases de cette religion, en quoi il s'agit d'un syncrétisme ; à quel niveau intervient le "politique" dans son élaboration. Passionnant.
Bon, par contre, c'est le fruit d'une thèse, autrement dit ce travail est contenu dans 2 livres de 500 pages chacun (notes incluses).

_________________
Etiamsi omnes, ego non


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 11 Juil 2011 16:12      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Le roman comique, Scarron.

Eh bien, voilà une galéjade agréable à lire. Que du divertissant, sans véritables apprêts mais efficace et drôle. J'ai beaucoup aimé.
En gros, l'histoire se centre autour d'une compagnie de comédien (le Destin, l'Étoile, la Caverne, la Rancune, l'Olive) et des aventures qui leur arrivent en pays monceaux. On y trouve aussi des vilains (la Rappinière, Saldagne) et des gens idiots (Ragotin, le poète) ainsi qu'une espagnole qui dira de fort jolies histoires (quelqu'un pour m'éclairer sur l'accord ici ?).

Scarron imite, avec bonheur, en le transcrivant selon le génie français, la mode des romans parodiant la chevalerie, au premier rang desquels on trouve le Quichotte par exemple. On se retrouve donc devant un texte qui fleure bon la pochade de talent, n'épargnant aucun cliché et en usant avec grâce. Chacun se retrouve lié à tous de façon totalement invraisemblable et la fabula en elle-même est comique, sans parler des situations qui tiennent du Molière.

Assez facile d'accès - je vous déconseille fortement une édition bourrée de note, préférez-en une possédant un lexique aussi complet que possible, certains mots ayant changé de sens entre le moment de l'écriture et aujourd'hui - et véritablement divertissant, Le roman comique me semble une lecture d'été bien plus intéressante que le tombereau de polar sans intérêt que ponde quelques plumitifs chaque année.
En plus, vous verrez, on y sourit beaucoup.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 24 Juil 2011 22:57      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Portait d'un inconnu, de Nathalie Sarraute.

Allez, hop, on commence la session par un petit roman assez court d'un des auteurs les plus influents du courant qui tua la littérature, qui a encore du mal à s'en remettre aujourd'hui : le nouveau roman. Portait d'un inconnu narre l'histoire d'un personnage, dont jamais le nom n'est dévoilé je crois, qui dissèque les gens, au sens figuré, pour en saisir la vérité émotionnelle, c'est-à-dire ce qui reste une fois enlevé les couches de lieu communs qui composent les êtres. On s'aperçoit assez vite, ou en fin de lecture, que Sarraute provoque en fait, devant nous, le travail de l'écrivain qui structure ses personnages. Mais également notre attitude de tous les jours, à défendre ce noyau en nous des autres, mais à toujours vouloir atteindre celui de nos interlocuteurs.
Chose surprenante, j'y ai senti l'écho proleptique de Brett Easton Ellis dans certain passage.

Un livre à lire par curiosité, parce qu'il est mystérieux, intéressant et qu'il défie. Et, sincèrement, entre ça et la dernière bouse de Lévi ou Musso, sincèrement...


Fiesta : The Sun Also Rises, d'Ernest "I AM A FUCKING GOD IN WRITING, FEAR MY NAME AND BEHOLD MY GLORY" Hemingway.

Bon, comment dire. Hemingway, ça tue.
Et ben Fiesta ne fait pas exception.
Dans les années 20, les déboires amoureux d'un journaliste américain qui va voyager de Paris à Pampelune, toujours plus ou moins bourré, pêcher la truite, boire, assister à une corrida, boire, et puis tenter de rentrer chez lui avant de retrouver à Madrid son amour qu'il avait laissé avec un torero pas si quelconque.
Dit comme cela, c'est sûr, cela manque de gueule.
Je vous prie cependant de me croire. La narration est incroyable. Il se passe tant de choses en si peu de temps. Et surtout, les lignes passent véritablement les émotions. On ne ressort pas indemne de ce livre. Joie, tristesse, lassitude ou autre. Tout simplement un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire.

Arcadia, de Tom Stopper.

Bon, du théâtre.
Je n'aime pas le théâtre lu, sauf quand c'est Shakespeare.
Ceci dit. Tom Stopper est aussi responsable de Rosencratz and Guildenstern Are Dead (sic je crois) que je n'ai pas encore lu mais que Genette cite en précisant que les personnages jouent un jeu de con.
Arcadia joue la carte du fantastique en mettant en scène de façon parallèle deux époques qui entretiennent un singulier dialogue, s'éclairant l'une l'autre avec humour.
Autant dire : un tour technique intéressant et une langue potable, mais sans plus. J'y ai vu peu d'intérêt, à par ce foutu anti-structuralisme goguenard qui semble être la marque de la littérature contemporaine qui se veut un peu intelligente. Bref.
Cependant, j'ai passé un bon moment à lire ce livre, vraiment. Appréciable, agréable, comme ces nourritures qui ne vous laissent pas un goût impérissable dans la bouche, mais que l'on retrouve heureux.


Celim, l'homme qui se répondait à lui-même et qui cherche, lui, des lecteurs, contacter par M.P..

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 25 Juil 2011 00:57      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Sep 2007 00:04
Messages: 2425
Celimbrimbor a écrit:
Fiesta : The Sun Also Rises, d'Ernest "I AM A FUCKING GOD IN WRITING, FEAR MY NAME AND BEHOLD MY GLORY" Hemingway.


Bravo! On sent très bien l'ironie cette fois-ci et on comprend tout de suite que tu n'aimes pas Hemingway! Tu vois que tu y arrives quand tu veux :wink:

Citation:
Celim, l'homme qui se répondait à lui-même et qui cherche, lui, des lecteurs, contacter par M.P..


Mais non tu n'es pas tout seul. Là je suis entrain de lire : A Confederacy of Dunces, The Eletrik Cool Acid Test, Tales Of Ordinary Madness, Bright Lights, Big City, The Road, The Wheel Of Time : The Eyes Of The World, Wake Up, Sire! et The Long Goodbye.
Et j'envisage d'acheter : Mainstream - Enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde, La fin des temps, Dictionnaire des symboles, La violence, la peur et le crime et j'ai aussi The Scarecrow dans mon sac....
J'arrive juste à en finir aucun. :cry:


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 25 Juil 2011 15:45      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2006 18:42
Messages: 2361
Désolé Celim, je lis que des Star Wars et je me sens un peu naze quand l'envie me prend d'en parler après avoir lu tes posts :non: .

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 25 Juil 2011 16:23      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Ah, mais faut surtout pas !

Je commente ici à peu près toutes mes lectures pour donner envie aux gens d'y jeter un coup d'oeil. Je lirais autre chose que des classiques ça serait la même chose ! Surtout, faut pas se censurer pour ça.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 25 Juil 2011 16:51      Sujet du message: Re: Lecture
 
Ritual Moderator
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 11 Jan 2004 12:15
Messages: 6899
Je commenterais bien du Jasper Fforde mais quelqu'un en lit il?


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 25 Juil 2011 17:02      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Très sincèrement, je ne connais pas, mais je serais curieux que tu en parles, histoire d'envisager de le découvrir ou non.

Celim, qui cherche vraiment des lecteurs.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 25 Juil 2011 17:28      Sujet du message: Re: Lecture
 
Ritual Moderator
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 11 Jan 2004 12:15
Messages: 6899
Aaaah l'univers de Jasper Fforde que du bonheur! Tout se déroule dans un monde proche du notre mais un monde paralléle quand même. Dans ce monde (je ne suis pas bon en histoire-_-) la guerre de Crimée est toujours d'actualité, cela se passe dans les années 80. Il faut savoir que dans le monde de Thursday Next (ou jeudi prochain en Français :lol: ) notre héroïne, la littérature fait office de quasi religion.
En gros dans ce monde il existe une sorte de gouvernement divisée en plusieurs services ex : Celui du temps, celui de la littérature dont fait partie Thursay. Pour Mieux comprendre je vais citer un passage du livre 1 :

Le service des opérations spéciales a été créé pour gérer des missions jugées trop particuliéres ou trop ciblées pour relever du ressort de la police génerale. Il
comprenait trente sections en tout, à commencer par la plus triviale, troubles du voisinage(OS-30), en passant par la brigade littéraire(OS-27) et celle des Arts(OS-24) Tout ce qui se situait au-dessous de Os 20 etait confifentiel. Etc...Chronogarde (OS-12)..rumeur Os 1 chargé de surveiller toutes les autre."Si tu veux entrer chez les OpSpecs, dit le dicton, faut la jouer zarbi.."

Ensuite, ce monsieur a ecrit 5 volumes des aventures de Thursday Next, dans le premier il est question d'arrêter le grand méchant nommé Hachéron Hades qui a kidnapper Jane Eyre du roman de Bronté afin de changer l'histoire du roman a jamais, quel plan machiavélique :twisted: . Comment a t'il fait? C'est simple il s'est servit de la machine qu'a inventé l'oncle savant fou de Thursday afin de pénetrer le monde des livres.

D'ailleur en parlant de ce monde des livres, on en apprendra plus dans le deuxieme tome. C'est un mélange entre alice au pays des merveilles et l'univers déjanté de Terry Prachett (n'ayant pas lu ce dernier je ne fais que répeter ce que disent les critiques).

Voila, désolé si ce post est un peu confus, j'adore tellement cet univers que je ne sais par ou commencer ni comment le raconter.
Une seul chose à dire, n'hésitez pas à lire le premier tome intitulé "L'affaire Jane Eyre" si vous aimez l'humour britanique et l'imaginaire déjanté d'un auteur inspiré foncez!

Quatriéme de couverture : (SPOIL)

Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a du être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des piéces de shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un pére capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors lorsque jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnapée par Achéron Hades, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Brontë d'une fin certaine...


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 15 Aoû 2011 20:49      Sujet du message: Re: Lecture
 
Immortel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 12 Nov 2004 13:56
Messages: 387
Localisation: Bordeaux
Je suis en train de lire la série des aventures de Harry Dresden par Jim Butcher.

C'est pas de la grande littérature.

C'est du roman de gare, pur et simple.

Mais qu'est ce que c'est bon...

Dresden est un sorcier. Un vrai, il fait dela magie et tout le toutim. D'ailleurs il est dans les pages jaunes dans la classification "wizard", classe, non? Et il exerce ce noble métier à Chicago. Noble métier qui l'amène à rencontrer tout un bestiaire fantastique généralement hostile. Du coup, il enquête, se bat et encaisse plus généralement tout en sortant des "one-liner" à tour de bras.
Voilà, ça résume le bouzin. Pour faire plus imagé, imaginez Buffy contre les vampires avec à la place de la blondinette un Clint Eastwood dans son rôle de Dirty Harry. En plus méchant.

Et sinon, pour donner envie, ces bouquin sont du genre tourne-page. A peine commencés, on se rend compte qu'il est minuit, que l'on a pas mangé, que le chien a pissé partout et que l'on bosse demain. Et que ce n'est pas grave tellement c'est bon et con.

Il y a 5 tomes en poche en FR, 8 de plus en Anglais et un receuil de nouvelles pour lier le tout. Tous les tomes sont indépendants, mais ils restent plus agréables à lire en suivant l'ordre de parution, certaines évolutions de personnages secondaires pourraient sinon paraître absconses.

Je dois en être au tome 10 environ, et je crois que je n'ai jamais autant pris mon panard sur une autre série fantastique à l'exception de Pratchett. Et pourtant je sais que c'est con. Mais c'est tellement bon.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 16 Aoû 2011 00:57      Sujet du message: Re: Lecture
 
Koala apaisé
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 29 Sep 2006 01:05
Messages: 13798
matignon a écrit:
Je suis en train de lire la série des aventures de Harry Dresden par Jim Butcher.

C'est pas de la grande littérature.

C'est du roman de gare, pur et simple.

Mais qu'est ce que c'est bon...

Dresden est un sorcier. Un vrai, il fait dela magie et tout le toutim. D'ailleurs il est dans les pages jaunes dans la classification "wizard", classe, non? Et il exerce ce noble métier à Chicago. Noble métier qui l'amène à rencontrer tout un bestiaire fantastique généralement hostile. Du coup, il enquête, se bat et encaisse plus généralement tout en sortant des "one-liner" à tour de bras.
Voilà, ça résume le bouzin. Pour faire plus imagé, imaginez Buffy contre les vampires avec à la place de la blondinette un Clint Eastwood dans son rôle de Dirty Harry. En plus méchant.

Et sinon, pour donner envie, ces bouquin sont du genre tourne-page. A peine commencés, on se rend compte qu'il est minuit, que l'on a pas mangé, que le chien a pissé partout et que l'on bosse demain. Et que ce n'est pas grave tellement c'est bon et con.

Il y a 5 tomes en poche en FR, 8 de plus en Anglais et un receuil de nouvelles pour lier le tout. Tous les tomes sont indépendants, mais ils restent plus agréables à lire en suivant l'ordre de parution, certaines évolutions de personnages secondaires pourraient sinon paraître absconses.

Je dois en être au tome 10 environ, et je crois que je n'ai jamais autant pris mon panard sur une autre série fantastique à l'exception de Pratchett. Et pourtant je sais que c'est con. Mais c'est tellement bon.


Une adaptation en série avait été faite sous le nom de "Dresden Files".
C'était assez naze et n'avait pas d'ailleurs pas été reconduite.

_________________
"We're not multiple personalities. We're many personalities.
One of my personalities happens to be a multiple personality, but that doesn't make me a multiple personality. I'm looking for a little nuance here. It spokes to the schyzophrene in me. Well, both of them actually."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 12:16      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Les gardiens de Ga'hoole, par Kathryn Lasky.

Voilà une lecture rafraîchissante : tout y est mauvais, mal écrit, mal construit, mal amené. Rien de bon dans cela, en tout cas les deux premiers tomes.
Si vous avez des enfants, surtout, ne leur mettez pas ça entre les mains : pauvreté de vocabulaire, idéologie niaise et puritaine, valeurs un peu puante par endroit et pauvreté globale du récit. Préférez Barthimeus ou même (argh) Ewilan ou Harry Potter

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 16:47      Sujet du message: Re: Lecture
 
Mortel évolué
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juin 2011 19:33
Messages: 267
Lectures de vacances, assez lentes comparées au geekage en parallèle...

Zadig de (et non pas "et") Voltaire : comme j'avais déjà lu Candide avant, ça sentait limite le réchauffé, mais c'est dingue comme Voltaire manie l'ironie à merveille, ce qui donne plusieurs degré de lecture, qui sont tous hilarants. Le chapitre où Zadig perd son tournoi à cause de son adversaire qui lui a volé son armure est énormissime :lol:

La ferme des animaux de George Orwell : choc du mois de juillet, c'est une lecture assez déroutante, qui propose bien évidemment un subtil et habile parallélisme entre l'avènement de l'URSS et celui de la ferme des animaux, mais qui propose en plus une vive critique de l’exploitation de l'homme par l'homme (ou de l'animal par l'animal, c'est selon), à travers les différents systèmes économiques et politiques (les fermiers représentent les capitalistes, etc.). La phrase "Tous les animaux sont égaux mais certains le sont plus que d'autres" est magnifique et terrible à la fois.

Les Temps hypermodernes de Gilles Lipovetski et Sébastien Charles : une réflexion somme toute assez sensée sur la modernité qui est celle de l'homme du XXIe siècle. Les auteurs se répètent à toutes les pages, mais le fond reste globalement attrayant et intelligemment raisonné. Pas de quoi être aux anges, mais ça se lit.

L’éthique protestante et l'esprit du capitalisme de Max Weber (en cours) : déjà lu la moitié, mais c'est fort intéressant, sans grand lien avec l'actualité malgré la présence du terme "capitalisme" dans le titre. Ce qu'on redoute le plus quand on commence des bouquins de référence comme celui là, c'est de tomber dans une analyse trop complexe pour être assimilée par le commun des mortels, mais pas là : tout est bien indiqué et décrit, des premières racines capitalistiques à son développement à travers les sectes protestantes, à l'opposé d'une certaine inertie catholique. Pas mal du tout.

_________________
La gloire s’acquiert en accomplissant ce qui mérite d’être écrit et en écrivant ce qui mérite d’être lu.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 21:13      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Sep 2007 00:04
Messages: 2425
Paul Deschanel a écrit:
L’éthique protestante et l'esprit du capitalisme de Max Weber (en cours) : déjà lu la moitié, mais c'est fort intéressant, sans grand lien avec l'actualité malgré la présence du terme "capitalisme" dans le titre. Ce qu'on redoute le plus quand on commence des bouquins de référence comme celui là, c'est de tomber dans une analyse trop complexe pour être assimilée par le commun des mortels, mais pas là : tout est bien indiqué et décrit, des premières racines capitalistiques à son développement à travers les sectes protestantes, à l'opposé d'une certaine inertie catholique. Pas mal du tout.


Mes vagues souvenir de lecture de Weber au lycée était quand même bien douloureux. De mémoire c'était un des auteurs économistes les plus durs à lire. Faut dire, que mise à part Tocqueville, les économistes/sociologues ne sont pas vraiment ce qu'on peut appeler de fins écrivains.

Par contre, ne pas confondre capitalisme et libéralisme qui est plus ou moins le "responsable" de la crise actuel. Donc c'est normal qu'il n'y ait pas de rapports avec l'actualité. Surtout que pour Weber, le capitalisme est un mode de production associé à la bureaucratie.
Si tu veux des rapports avec l'actualité, il faut lire Marx. Même s'il a dit beaucoup de conneries avec la supposé fin du capitalisme, il a malgré tout réussit à mettre en évidence toutes les faiblesses de ce système. Donc même si c'est chiant à mourir, il y a des aspects intéressants de sa pensée.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 21:26      Sujet du message: Re: Lecture
 
Mortel évolué
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juin 2011 19:33
Messages: 267
k1Rua a écrit:
Mes vagues souvenir de lecture de Weber au lycée était quand même bien douloureux. De mémoire c'était un des auteurs économistes les plus durs à lire. Faut dire, que mise à part Tocqueville, les économistes/sociologues ne sont pas vraiment ce qu'on peut appeler de fins écrivains.

Par contre, ne pas confondre capitalisme et libéralisme qui est plus ou moins le "responsable" de la crise actuel. Donc c'est normal qu'il n'y ait pas de rapports avec l'actualité. Surtout que pour Weber, le capitalisme est un mode de production associé à la bureaucratie.
Si tu veux des rapports avec l'actualité, il faut lire Marx. Même s'il a dit beaucoup de conneries avec la supposé fin du capitalisme, il a malgré tout réussit à mettre en évidence toutes les faiblesses de ce système. Donc même si c'est chiant à mourir, il y a des aspects intéressants de sa pensée.


Pour le premier paragraphe, je pensais justement la même chose, toutes ces histoires de rationalité et de protestantisme m’apparaissaient comme compréhensibles lorsqu'elles étaient simplifiées, mais je ne voyais pas comment Weber avait pu faire un bouquin entier dessus sans se répéter ni de façon ennuyeuse. Et vraisemblablement, c'est assez digeste.
A propos du second paragraphe, c'est sur que trop de libéralisme nuit au bon fonctionnement du capitalisme et qu'il est nécessaire de réinventer des règles efficaces pour mieux gérer la situation économique. Et quand je disais qu'il n'y avait aucun rapport à l'actualité, c'est que Weber n'analyse pas vraiment les dérives du système (ou peu), mais propose plutôt une explication à son invention à travers les protestants ; or, ça ne concerne en rien la réalité qui est la notre aujourd'hui.
Pour Marx, le rapport à l'actualité est évident dans sa critique du capitalisme mais les réponses et les théories qu'il apporte semblent difficilement applicable à l'heure actuelle : il n'y a plus de lutte des classes dans le sens où l'entendait Karlo, le prolétariat a trop évolué vers une moyennisation totale pour cela. Faudra que je m'y mette un de ces jours, Marx m'a toujours intrigué dans sa manière de concevoir les choses. Et surtout, je me demande ce qu'il y avait de si génial dans ses bouquins pour qu'on veuille faire une révolution mondiale (ça semble si dément aujourd'hui alors que dans les XIX et XX siècles, les marxistes représentaient une telle force).

Ça fait bizarre de parler éco/socio/politique en vacances, ça me chauffe pour la rentrée à venir à Sciences Po :)

_________________
La gloire s’acquiert en accomplissant ce qui mérite d’être écrit et en écrivant ce qui mérite d’être lu.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 21:43      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Celimbrimbor a écrit:
Éthique protestante et esprit du capitalisme[/u] suivi [iide Sectes protestantes et esprit du capitalisme, Max Weber :

Une lecture que je croyais indispensable et qui finalement n'est que peu intéressante. D'abord car le style de Weber est d'une aridité absolue, ensuite parce que ce que l'on peut retirer de ces deux essais n'est rien d'autre, finalement, que la conclusion rabâchée par tous les professeurs de philosophie de France et de Navarre, rien de plus.
Weber va tout simplement -ouais, c'est pas simple dans la réflexion, mais l'ouvrage ne présente rien d'autre- au fond de sa pensée et expose sa conclusion au final, justifiant à chaque fois celle-ci dans toutes les pages précédentes.
Bref, intéressant pour l'exemple d'une pensée historique.


Rien à ajouter depuis lors.

Par contre, je ne suis pas d'accord lorsque tu dis qu'il n'y a plus de lutte des classes. Il me semble qu'elle existe encore plus aujourd'hui qu'à l'époque de Marx.
Lui, si mes souvenirs sont bons, théorisait deux classes agissantes, possédants et possédés, les uns exploitant les autres.
Aujourd'hui, la situation - individualisme communautaire, communautarisme grandissant, libéralisme et individualisme - a éclaté ces classes, sans pour autant les annuler. C'est ça qu'il y a à la fois de magique et d'effrayant chez Marx : sa division en classe est valide, presque quelle que soit l'époque - à condition de supposer qu'une classe peut exister sans conscience de soi.
Ceci dit, je m'explique.
Aujourd'hui, la lutte des classes s'est changée en une sorte de lutte sociale entre communauté plus ou moins lâche et poreuse. Les individus vont de l'une à l'autre, tout de moins essaient - ascenseur social, mais pas que - en cherchant leurs intérêts. Tandis que les classes elles-mêmes, les communautés, poursuivent leurs intérêts. Finalement, en affinant la classification, on pourrait aller jusqu'à dire que le lobbying est une expression direct de la lutte des classes.
Je pense qu'il faut aller au-delà - et, si je me souviens bien, encore une fois, les penseurs marxiens le faisaient - de la division prolétaire / riche, qui correspond à une réalité historique datée et dépassée : la fin de la révolution industrielle.
Pourtant, on retrouve toujours les inégalités, les luttes, propres au découpage en classes.
Ah, là, là. Monde génial.

Celim, qui s'excuse en s'excusant.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 21:50      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Sep 2007 00:04
Messages: 2425
Paul Deschanel a écrit:

Pour le premier paragraphe, je pensais justement la même chose, toutes ces histoires de rationalité et de protestantisme m’apparaissaient comme compréhensibles lorsqu'elles étaient simplifiées, mais je ne voyais pas comment Weber avait pu faire un bouquin entier dessus sans se répéter ni de façon ennuyeuse. Et vraisemblablement, c'est assez digeste.


Je crois qu'on s'est un peu mal compris : Je ne parlais pas du contenu en lui-même mais de la qualité de l'écriture. Weber, faut le vouloir pour en lire. Sa pensée est extrêmement intéressante, rien à dire dessus. Mais par contre, sa plume. Aïe. Tournure de phrases lourdes, longues, indigestes, des développements d'idées dans tous les sens, et j'en passe.
Lui et Keynes, c'était presque le même combat. Même si à choisir, je préfère quand même Weber, étant plus sociologue.

Citation:
A propos du second paragraphe, c'est sur que trop de libéralisme nuit au bon fonctionnement du capitalisme et qu'il est nécessaire de réinventer des règles efficaces pour mieux gérer la situation économique. Et quand je disais qu'il n'y avait aucun rapport à l'actualité, c'est que Weber n'analyse pas vraiment les dérives du système (ou peu), mais propose plutôt une explication à son invention à travers les protestants ; or, ça ne concerne en rien la réalité qui est la notre aujourd'hui.


Weber ne s'intéressait presque pas de mémoire aux dérives du système justement. Lui tout ce qui l'intéressait c'était de voir comment le capitalisme a pu émerger, quels étaient ses formes dans le temps, et comment la mise en place d'un système bureaucratique lui fut favorable.
Quant aux dérives il faut généralement s'attarder sur des auteurs postérieurs ou des auteurs ayant des thèses radicalement différentes.

Citation:
Pour Marx, le rapport à l'actualité est évident dans sa critique du capitalisme mais les réponses et les théories qu'il apporte semblent difficilement applicable à l'heure actuelle : il n'y a plus de lutte des classes dans le sens où l'entendait Karlo, le prolétariat a trop évolué vers une moyennisation totale pour cela. Faudra que je m'y mette un de ces jours, Marx m'a toujours intrigué dans sa manière de concevoir les choses. Et surtout, je me demande ce qu'il y avait de si génial dans ses bouquins pour qu'on veuille faire une révolution mondiale (ça semble si dément aujourd'hui alors que dans les XIX et XX siècles, les marxistes représentaient une telle force).


Classe moyenne qui se trouve être énormément en difficultés ces dernières années dues aux crises répétées. Quant à la fascination que son système a apporté au cours du siècle, plusieurs réponses peuvent être apportées je pense : D'un point de vu social avec les conditions de travail très difficile, la volonté d'un renouveau, les guerres incessantes et meurtrières et surtout le côté totalement uthopique du système où même des personnes ne possédant rien à la base, peuvent "posséder" quelque chose. Sans parler de portes paroles charismatiques qui savaient diffuser leurs idées.


Citation:
Ça fait bizarre de parler éco/socio/politique en vacances, ça me chauffe pour la rentrée à venir à Sciences Po :)


Ah, Sciences-Po. Tous mes profs voulaient que j'y aille (ça où HEC ou d'autres écoles dans le même genre). Ca c'est passé autrement au final. Tu fais Sciences Po Paris ?


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 21:59      Sujet du message: Re: Lecture
 
Mortel évolué
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juin 2011 19:33
Messages: 267
Celim : je pense qu'on peut plus parler de "lutte des communautés" plutôt que de lutte des classes (ex : certaines minorités veulent une reconnaissance et un statut particulier par rapport aux autres). Pour l'écart entre riches et pauvres, je ne sais pas du tout si on pourrait l'assimiler à un prolongement de la pensée de Marx puisque comme tu l'as dit, dès qu'un groupe est dominé par un autre, cette théorie semble s'appliquer.
Et pour le style de Weber, je n'estime pas avoir lu assez de textes "fondateurs" et de référence pour critiquer son écriture, et pour ce que j'en ai lu, ça me semble quand même relativement "lisable".

k1rua : Sciences Po Toulouse, j'ai jamais pu/voulu tenter Paris, quoique je le regrette maintenant... Je rentre directement en seconde année, donc je vais être dans le bain directement ; ça promet.

_________________
La gloire s’acquiert en accomplissant ce qui mérite d’être écrit et en écrivant ce qui mérite d’être lu.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 22:06      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Ah, là, là, Science Po...
Je vais me taire alors.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 23:31      Sujet du message: Re: Lecture
 
Ritual Admin
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 29 Nov 2003 13:41
Messages: 7071
Paul Deschanel a écrit:
Lectures de vacances, assez lentes comparées au geekage en parallèle...

Celui qui prend comme pseudo le nom d'un président est forcément intéressé par la politique, mais Karl Marx n'est pas un sujet propice pour éviter le thème de la politique proscrit par les règles (je m'adresse à tous).

J'ai lu 3 des 4 livres mentionnés. J'avais été prévenu que Max Weber était ardu, mais en fait de compte, c'est pas que c'est incompréhensible, c'est juste chiantissime. J'avais pensé la même chose de Tocqueville par ailleurs. Mais ce que je redoute vraiment, c'est les ouvrages dont je n'ai rien compris à la lecture d'une page entière.

_________________
Les règles du forum


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 18 Aoû 2011 23:51      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Juil 2006 22:30
Messages: 2445
De la lutte des classes à la lutte des places ! (M. Lussault)
Faites (ou lisez au moins )de la géographie les amis !

_________________
Etiamsi omnes, ego non


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 19 Aoû 2011 11:27      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
À propos de cela, Aristide, en lisant les articles que tu m'avais passé, j'ai l'impression que la littérature et la géographie ont beaucoup plus en commun que ce que peuvent en penser les auteurs. En effet, à chaque fois, ils tentent une approche géographique de la littérature (ce que l'objet narratif révèle sur l'appropriation / investissement d'un territoire) mais est-ce que la géographie n'est pas, au départ, la lecture d'un territoire particulier ?
Bon, évidemment, on pourra me répondre que la lecture des couches sédimentaires, c'est vachement funky mais ce n'est pas forcément de l'analyse de texte.
Mais par rapport à la taxonomie ? Les noms de régions, villes, lieux et territoires ? Et puis même, la localisation humaine et ainsi de suite ? Je dis tout ceci en me fondant sur mes vieux cours d'analyse cartographique où j'ai pu bien galérer avant de saisir que finalement, la carte ( je sais qu'elle n'est pas le territoire, mais sa représentation, de même que le texte est une représentation que l'analyse doit expliquer ou faire advenir ) était un texte, ou une oeuvre, comme une autre.
Au final, le territoire est une histoire, certes gigantesque, mais demeure un texte, avec ses clefs.

Celim, qui file très, très, très loin, honteux.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 19 Aoû 2011 17:02      Sujet du message:
 
Koala apaisé
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 29 Sep 2006 01:05
Messages: 13798
La lecture des enjeux géographiques, géohistoriques et géopolitiques sont toujours passionnants.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette fabuleuse émission, allez sur dailymotion mater les "dessous des cartes" 8)

Sinon pour rester sur le sujet, entre les chapitres d' "A Dance with Dragons" de George R.R. Martin, je feuillète tranquillement la version papier du débat entre Michel Foucault et Noam Chomsky en 1971, sur l' opposition entre justice et pouvoir. Passionnant. Autant littéralement que littérairement.

_________________
"We're not multiple personalities. We're many personalities.
One of my personalities happens to be a multiple personality, but that doesn't make me a multiple personality. I'm looking for a little nuance here. It spokes to the schyzophrene in me. Well, both of them actually."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 19 Aoû 2011 19:31      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Juil 2006 22:30
Messages: 2445
Celimbrimbor a écrit:
À propos de cela, Aristide, en lisant les articles que tu m'avais passé, j'ai l'impression que la littérature et la géographie ont beaucoup plus en commun que ce que peuvent en penser les auteurs. En effet, à chaque fois, ils tentent une approche géographique de la littérature (ce que l'objet narratif révèle sur l'appropriation / investissement d'un territoire) mais est-ce que la géographie n'est pas, au départ, la lecture d'un territoire particulier ?
Bon, évidemment, on pourra me répondre que la lecture des couches sédimentaires, c'est vachement funky mais ce n'est pas forcément de l'analyse de texte.
Mais par rapport à la taxonomie ? Les noms de régions, villes, lieux et territoires ? Et puis même, la localisation humaine et ainsi de suite ? Je dis tout ceci en me fondant sur mes vieux cours d'analyse cartographique où j'ai pu bien galérer avant de saisir que finalement, la carte ( je sais qu'elle n'est pas le territoire, mais sa représentation, de même que le texte est une représentation que l'analyse doit expliquer ou faire advenir ) était un texte, ou une oeuvre, comme une autre.
Au final, le territoire est une histoire, certes gigantesque, mais demeure un texte, avec ses clefs.

Celim, qui file très, très, très loin, honteux.


Comme d'habitude avec toi, c'est très intéressant.

Je vais essayer de te répondre de deux façons : dans les règles de la discipline ; et avec mon point de vue personnel.
D'abord, selon les "règles" de la discipline, il est "difficile" de définir la géographie et d'en retracer sa genèse en oubliant que la discipline en elle même s'est "analysée" en fonction des évolutions des sciences sociales. Je m'explique : si on reste dans le contexte de l'invention de ce qu'on pourrait appeler la géographie, chez les grecs style Ératosthène par exemple, et bien elle mélange toute sorte de sciences à part entière aujourd'hui, et ne se limite pas qu'à la représentation d'un territoire (y a de la science naturelle, de l'astronomie, de la géologie, etc.). Il est difficile de penser "lecture" pour la géographie de l'époque. Concrètement, comme dirait le géographe spécialisé en géopolitique Yves Lacoste, elle sert avant tout à faire la guerre. Il n'est pas plus question de "lire" un territoire que de situer des lieux sur une feuille (ou un parchemin ou un papyrus, bref) où l'échelle est plus intelligible.
Maintenant, aujourd'hui, l'épistémologie de la matière en est arrivé à rendre la discipline très complexe... Elle est autant 'géophysique', que géomatique (à base d'indice, de modèle, de calculs informatiques, etc) ou géopoétique. Elle se définit avec des verbes qu'on pourrait citer dans l'ordre chronologique d'apparition : voir (la géographie, c'est d'abord utiliser ses yeux pour observer ce qui nous entour), organiser (c'est la géographie du premier XXème siècle, où on essaie de décrire le rapport de l'homme avec son espace, surtout à travers les espaces habités (notamment les villes)), percevoir (ici on rentre dans l'héritage de la phénoménologie d'Heidegger ) et enfin, depuis une grosse vingtaine d'années, l'exister. En cela, la géographie n'est pas à proprement parlé, d'après sa complexité, uniquement de la "lecture". Elle n'est pas que texte, ou récit, même si elle en est, en tant que majoritairement science humaine, extrêmement proche.
La notion de territoire est une notion complexe. On pense forcément au territoire représenté sur une carte par des frontières (là aussi, la frontière... belle notion de géographie) physique, administratif, politique, culturel... Mais le territoire peut être uniquement un espace "vécu". Là on rejoint les domaines que Third_Eye maîtrise mieux que moi, à savoir l'ethnologie et l'anthropologie. Sans avoir besoin de lire des cartes, de lire des textes, de lire n'importe quel media, le territoire peut être uniquement une perception existentielle. On trouve ça chez les populations vivant dans des milieux de fortes contraintes et très proche de leur "nature".
En France, il a fallu attendre un ouvrage hautement philosophique, d'un géographe de l'après WWII, pour comprendre que le territoire, que la géographie n'était pas que carte et récit. Ce géographe trop en avance sur son temps à l'époque où il était "actif" a été redécouvert dans les années 80, et je le conseille très très très très chaudement à toi, mais à toute autre personne désireuse de creuser ce thème, et a permis une réelle "révolution" dans la pensée de la géographie : Eric Dardel, L'homme et la Terre. C'est l'ouvrage qui m'a fait aimer la géographie avant toute autre chose.

Mon avis personnel sur la question, que je ne développerai pas vraiment parce qu'elle risque d'évoluer d'ici à un ou deux ans. Je suis d'accord avec toi. J'ai récemment lu un texte (mais alors, à l'heure où j'écris, j'ai un gros trou de mémoire sur son auteur... :/) développant le rapport entre le langage et la pensée. Et cet auteur explique l'idée selon laquelle avant qu'il y ait pensée, il faut un langage. Et la pensée ne peut se développer que s'il y a un développement du langage (et ce dernier se développerait surtout avec l'écriture et la multiplication du vocabulaire (si je me souviens bien, cette thèse lui a permis de critiquer cette baisse du vocabulaire dans le langage actuel, le côté "novlangue"). Ceci explique pourquoi les sciences, et dans notre cas la géographie, sont plus à même d'être dépendantes de la "lecture" aujourd'hui. Lecture de cartes, de textes, de paysages (que le langage permet de décrire)... C'est d'ailleurs sujet au capes ça : les sources en géographie (comme en histoire, "tout" est source, "tout" est objet géographique).

J'espère que j'ai pu répondre un peu à ta question.

Pour rester dans le topic... j'n'ai absolument pas lu les livres que j'envisageais de lire au début des vacances... :roll: J'aurais dû m'en douter.
J'ai tellement été pris par Léon Bloy que j'ai lu d'autres livres de lui. Ce génie !
J'ai aussi lu le De la Guerre de Clausewitz... Très intéressant, sur la tactique militaire. On comprend pourquoi il a tant inspiré et fait méditer par la suite.
Enfin, je me suis attaqué à Sphères de Sloterdijk, et au Phénomène Humain de Pierre Tailhard de Chardin. Je vous en dirais plus quand je les aurais lu et digéré.

_________________
Etiamsi omnes, ego non


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 19 Aoû 2011 21:20      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Très bien, merci.

Donc, si je saisis bien, la géographie s'est soumise assez tôt à une introspection et à une remise en question de sa définition.
Par contre, il y a un point commun à toutes les étapes que tu décris, il me semble, et j'aimerais savoir si je me plante absolument. Tant dans la "géographie pour faire la guerre" (j'adore cette définition, elle me semble très pure) que dans le voir, l'organiser, le percevoir et l'exister, j'ai l'impression de voir une volonté d'appréhender. Appartenir serait un meilleur verbe. En fait, dans ce que tu écris, j'ai l'impression que le but de la géographie est l'appropriation, au sens très fort, c'est-à-dire "faire sien" (Descartes, "maître et possesseur de la nature"), du territoire.
Or, dans ton approche diachronique, j'ai vraiment l'impression de voir cette évolution. Et elle me semble intéressante dans le sens où elle reflète (là, je pars plus sur la transdisciplinarité dont nous avions un peu parlé) l'évolution des sciences dites durs : physiques, chimie et autres qui cherchent à appréhender / appartenir l'univers dans lequel nous vivons. L'exemple le plus criant serait la course aux télescopes les plus grands possibles à laquelle se livrent plusieurs nations, qui serviront à voir mieux les étoiles / l'univers.
D'autre part, la même progression me semble être perceptible dans les sciences humaines (je déteste cette appellation). D'abord en tant que tendance de fond qui a frappé la masse vers les années 70 et qui semble émerger encore plus aujourd'hui avec la volonté de se découvrir à soi (à ce propos, je vous renvoie à un très joli texte de Marcuse où il explique comment et pourquoi le travail est spécifiquement humain, et comment il permet à l'homme d'actualiser ses potentialités, de mettre en jeu son existence, etc.) qui me paraît être à la fois un bien et un mal du siècle ; merci papa Freud. Ensuite, parce que la littérature, j'entends par là l'étude littéraire, même si je ne suis pas au fait de son histoire récente, me paraît également chercher une définition de l'humain. Par exemple, chez Genette, la bibliothèque borgesque semble pour lui l'âme de l'humanité, dirais-je si je n'avais pas peur d'aller trop loin. L'étude des langues semble faire de même : approprier le langage pour le faire advenir et le raffiner. Je laisse l'histoire de côté parce que je n'y connais rien.

De sorte que, pour rebondir, chacun de ces sciences forme une petite partie de cette recherche de la compréhension de l'humain, avec à la clef l'espoir de ne pas répondre à la question : "pourquoi" ? De cette façon, l'analogie entre la lecture et la géographie ; mais qui est véritablement en fait une analogie d'analyse, puisque c'est ce qui dort sous mon "lecture", pourrait être étendue. Je suis en train de lire Les règles de l'art de Bourdieu (je te le conseille d'ailleurs, son analyse de l'espace social parisien du roman L'éducation sentimentale t'intéressera, même si elle est sociale avant d'être géographique) où l'auteur, bien loin de rester cantonné à la sociologie convoque littérature, histoire, géographie, etc., toujours sous l'aile de l'analyse, de la lecture logique de... Je n'arrive pas à trouver de mot correct. Certaines pages de Tristes Tropiques sont très éclairantes là-dessus : analyse = lecture logique de l'espace / histoire / habitude / etc.

Ce qui me permet d'arriver à ce que tu dis sur la pensée et la langue, que je rejoins totalement. Il me semble que Barthes en parle, mais je n'en suis pas certain. Si on pousse l'idée à son extrême, on obtient la chose suivante : tout est langage. Car pour voir quelque chose, il faut avant tout pouvoir le dire. Et encore plus pour le comprendre.
Je pense, même, qu'en creusant un peu, on arrive à l'idée du langage comme représentation. C'est-à-dire que rien de ce que nous voyons / percevons / sentons n'est, réellement, stricto sensu, vrai ou véritable, mais plutôt une représentation. L'accès direct à la chose serait une sorte de mensonge, puisque, même si l'immédiateté de nos sens nous trompe, il nous faut concevoir ce que nous voyons pour le voir. L'entendement se fonde d'abord sur le langage.

D'où l'accent que je mets sur la lecture, encore une fois : savoir lire, c'est pouvoir.

Hum.

Je me suis un peu perdu.

Désolé.

Celim, déjà loin, encore.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 25 Aoû 2011 10:18      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Aoû 2009 11:21
Messages: 2925
Allez, hop, du flood, c'est bon, mangez-en !

American Pastoral, de Philip Roth.

Un cas typique de post-modernisme tout ce qu'il y a de plus classique. En gros : le bouquin aurait pu être écrit, à la ligne près, dans les années 60, sans changer un mot ou presque. Et c'est bien là le problème.

Le roman narre l'histoire du naufrage d'un homme qui constitue un modèle de réussite américaine, à partir d'un évènement pas si insignifiant que cela. Jusqu'ici, tout va bien. Mais le post-modernisme ne se satisfait pas de modèle simple et enchaîne les poncifs.

1) Le personnage est de parents juifs, dont les parents ne parlaient même pas l'anglais. De sorte que s'il essaye de se construire en dehors du judaïsme de ses parents, s'il essaye d'avoir une identité purement américaine, son entourage lui rappelle constamment d'où il vient. Deux poncifs alors : le premier sur l'identité, toujours fluctuante, que Robbe-Grillet a mis au goût du jour avec Les gommes mais qu'on doit pouvoir faire remonter plus loin ; second poncif, propre à Roth : l'héritage juif, sa mise en question et sa pertinence.

2) Le narrateur est un personnage connu de Roth : Nathan Zuckerman, juif également, écrivain qu'un cancer de la prostate a laissé impuissant et incontinent. Le premier quart du livre est consacré - malgré la division de l'oeuvre en trois rubriques Paradise Remebered, The Fall, Paradise Lost - à la réalisation par ce personnage qu'il est impossible d'arriver à la vérité sur une personne, que chacun passe son temps à se tromper et que sur ce jeu de tromperie on fait le monde. Plusieurs poncifs apparaissent alors : d'abord la mort de l'auteur - Zuckerman explique son impossibilité à écrire un livre qu'on lira quand même ! C'est vous dire si American Pastoral est malhonnête - qui est un thème on ne peut plus classique, puis la mort des personnages - des tranches de vie, pas des histoires -, et enfin la recherche impossible de la vérité, ainsi que la fin de l'histoire, de la narration.

3) L'évènement déclencheur du roman, la crise à l'origine de tout, est un problème de langage. Deux poncifs encore : le langage comme étant un outil insuffisant de communication, qu'on trouve encore une fois chez les tenants du nouveau roman dans les années 60, et un poncif plus commun à l'auteur qui semble tourner autour du langage pour le saisir sans jamais le comprendre.

4) Le sexe. Philip Roth aime le sexe. Encore qu'on dira qu'il s'agit en fait d'un processus narratif qui résulte de l'impuissance du narrateur principal - Zuckerman - qui vit sa sexualité de façon interposée - un peu à la manière dont Gaspar Noé fait l'amour à sa soeur dans Enter the Void - dans ses romans justement à cause de son impuissance. Qu'on le dise une fois pour toutes : Zuckerman n'existe pas. C'est une construction. Roth est à l'origine de ce déploiement sexuel et son obsession - le sexe est aussi fondateur de crise, avec ce petit soupçon de Lolita pathétique - se sent un peu partout, tant les relations tournent autour.

Voilà, très rapidement, ce qu'on pouvait dire sur cet ouvrage, plein de prétention, mais lisible.
C'est en tout cas mieux écrit qu'un Marc Lévy ou autre Philippe Musso et, même si je ne l'ai pas du tout aimé, je ne peux que vous le conseiller. Car au-delà de tout ce que j'ai pu en dire, si on fait l'effort, à la lecture, de ne pas faire oeuvre de regard critique / analytique, ce roman pourrait pousser à poser des questions sur soi, ce qui est la marque d'un bon livre : ouvrir la réflexion.

Celim, qui va flooder ailleurs.

_________________
"All the world's a stage. And all the men and women merely players."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 28 Aoû 2011 20:45      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Juil 2006 22:30
Messages: 2445
Un petit conseil de lecture (un peu en retard mais un récent petit détour chez mon libraire m'y a fait penser) pour les géopoliticiens ou pour les amateurs de ces grandes questions actuelles : procurez vous la Chronique du choc des civilisations de Aymeric Chauprade !
Attention le titre est trompeur, sans l'être : il ne s'agit pas de faire une apologie de la thèse d'Huntington, mais bien de recentrer dans l'histoire ces tensions perturbant le monde depuis 2001. Beaucoup de cartes et de documentations sont contenues dans ce bel ouvrage - grand public.

Pour les personnes qui veulent un peu plus de matière, essayez sa Géopolitique : constantes et changements dans l'histoire.

Sinon, Celim, tu m'as découragé à lire Philip Roth. On me l'avait conseillé (et... j'ai beau réfléchir, je ne me souviens plus quel ouvrage m'avait été indiqué) !
Voilà. Mis à part ça, j'ai attaqué la "suite", si on peut dire ça, du livre de Bloy que j'avais cité il y a deux mois Le Désespéré. Celui-ci reste aussi plus ou moins autobiographique, mais s'attache surtout sur un personnage féminin inspiré d'une femme qu'a connu Léon Bloy, et qui lui a inspiré ce roman clairement fondé sur la Pauvreté et l'Amour. D'ailleurs, ce livre aurait dû s'appeler La Désespérée, mais il a finalement pris le nom de La Femme pauvre. J'ai hâte !

_________________
Etiamsi omnes, ego non


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 30 Aoû 2011 10:23      Sujet du message: Re: Lecture
 
Immortel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 12 Nov 2004 13:56
Messages: 387
Localisation: Bordeaux
J'ai l'impression d'être le seul à conseiller des lectures légères sur ce topic... M'enfin, si ça vous embête, n'hésitez pas à me dire d'aller me faire voir ailleurs.

donc, je conseille : Image

C'est en anglais uniquement, ce sera surement traduit mais vu que c'est sorti le 16 aout dernier, cela n'est pas encore le cas.

Déjà, parlons un petit peu de l'auteur. C'est là son premier livre, auparavant il a passé sa vie à geeker un peu tout et n'importe quoi. Il a aussi écrit une pièce de théatre, "Fanboys" qui a été adaptée au ciné il y a deux ans. Ah, il a aussi une DeLorean avec des plaques personnalisée ECTO-88...
http://24.media.tumblr.com/tumblr_lq7115Ml9H1qjp0avo1_500.jpg

Pour ce qui est du bouquin, c'est de la SF.
Le scénario tient en deux ligne et est assez inspiré de Roal Dahl. On est environ en 2050. La population mondiale dans sa quasi-totalité esquive les vissicitudes d'une civilisation sur le déclin en vivant une vie plus colorée dans un MMO en réalité virtuelle répondant au doux nom d'OASIS.
Or,le créateur de ce programme décéde sans héritiers, et annonce qu'il a organisé un jeu de piste géant dans ce MMO avec à la clef le leg de toute sa fortune (énorme) et la propriété totale d'OASIS.

Et on suit donc ce jeu de piste. Mais là ou ça devient sympa, c'est que le créateur d'OASIS a grandi dans les années 80 et a donc créé son jeu de piste en conséquence.

Ce bouquin est donc une ode à la sous-culture de la fin des années 70 jusqu'à 2000. Il y a des références à la pelle. Atari 2600, Gary Gygax, Star Wars et Treck, Firefly, Gundam, Ultraman, Cowboy Bebop, Retour vers le futur, les Monty Pythons, Duran Duran et des dizaines d'autres sont mentionnés.

C'est très agréable à lire pour peu que l'on soit geek, ne serait-ce que sur les bords. J'ai passé un très bon week-end à lire ça et je le conseille sans réserve.

le trailer américain du bouquin, pour finir de donner envie : http://www.youtube.com/watch?v=ifXryyx4 ... r_embedded


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 30 Aoû 2011 12:46      Sujet du message: Re: Lecture
 
Archangel
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Sep 2007 00:04
Messages: 2425
matignon a écrit:
J'ai l'impression d'être le seul à conseiller des lectures légères sur ce topic... M'enfin, si ça vous embête, n'hésitez pas à me dire d'aller me faire voir ailleurs.


Bah non. Sestsuna-kun a conseillé la très bonne série des Thursday Next qui prend une toute autre dimension à partir du tome 2 et est encore plus travaillé dans le tome 3, The Well Of Plots (ils l'ont traduit comment d'ailleurs en VF?) mais le problème, c'est que depuis une semaine j'ai été touché par le virus de la Procrastination 1.3 (il m'as tué ce passage :lol:) donc j'avance plus très vite...


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 30 Aoû 2011 15:09      Sujet du message: Re: Lecture
 
Koala apaisé
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 29 Sep 2006 01:05
Messages: 13798
Pour continuer dans le léger, je suis entrain de me refaire The Hobbit mais cette fois-ci en anglais.
Le plaisir n'en est que plus grand 8)

_________________
"We're not multiple personalities. We're many personalities.
One of my personalities happens to be a multiple personality, but that doesn't make me a multiple personality. I'm looking for a little nuance here. It spokes to the schyzophrene in me. Well, both of them actually."


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 30 Aoû 2011 21:49      Sujet du message: Re: Lecture
 
Ritual Moderator
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 11 Jan 2004 12:15
Messages: 6899
k1Rua a écrit:
matignon a écrit:
J'ai l'impression d'être le seul à conseiller des lectures légères sur ce topic... M'enfin, si ça vous embête, n'hésitez pas à me dire d'aller me faire voir ailleurs.


Bah non. Sestsuna-kun a conseillé la très bonne série des Thursday Next qui prend une toute autre dimension à partir du tome 2 et est encore plus travaillé dans le tome 3, The Well Of Plots (ils l'ont traduit comment d'ailleurs en VF?) mais le problème, c'est que depuis une semaine j'ai été touché par le virus de la Procrastination 1.3 (il m'as tué ce passage :lol:) donc j'avance plus très vite...



Le puit des histoires perdues en vf :P


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 31 Aoû 2011 08:49      Sujet du message: Re: Lecture
 
Cherubin
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 12 Déc 2003 22:23
Messages: 966
Viens de finir Influence et Manipulation.
Un bon bouquin qui reprends des methodes de persuaton ou de communication en utilisant nos leviers naturels (le principe de rareté, le principe de cohérence, le principe de réciprocité, etc.). Au final beacoup de choses évidentes, mais égaement des faits assez troublants. Je dis pas que je me souviens de tout de ce bouquin, mais il t'amène à te poser la question "En ai-je réellement besoin?" ou "Quel est le message derrière ce qu'on me dit", voir aussi "comment je vais structurer ma phrase pour obtenir ce dont j'ai envie".

_________________
You are nothing without Shungokusatsu!!
L'ensemble du post ci dessus est un reflet de ce que JE pense. Certains de mes posts sont à prendre au second degrée. Merci de votre compréhension.


Haut
 Profil  
 
 MessagePosté: 16 Sep 2011 13:57      Sujet du message: Re: Lecture
 
Ignorez moi, je suis un troll

Inscription: 13 Sep 2011 23:28
Messages: 5
Je ne lis pas beaucoup, voire très peu ou je dirais même presque pas du tout. Il y a cependant un genre en particulier que j'aime lire mais je n'ai la dessus que peu d'idée, alors je me demande dans quel éventuel roman il me plairait de me plonger.
Si une personne au passage a l'amabilité ou la gentillesse de me laisser une idée de roman dans le style fantastique; le genre en particulier que j'affectionne, me serait bien utile.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 867 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ... 22  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com