Studio Cabana - Tomes 5 & 6

Le monde de Yusuke continue de se transformer, passant de la nuit enneigée au ciel ensoleillé. Plus concrètement, le festival culturel permet aux protagonistes de continuer à se rapprocher, tandis que la fameuse Femme des Neiges prend enfin conscience de la toxicité de son comportement...
Après une longue phase de préparation, le festival culturel a enfin lieu. Rappelons que Yukari occupe le poste de présidente du comité, ce qui a impliqué beaucoup de travail, au point qu’elle a fait un petit malaise et fut remplacée au pied levé par Yusuke, lui si asocial d’habitude. Une petite mésaventure au cours de laquelle le jeune garçon a exprimé à Yukari toute l’admiration qu’il lui porte.
C’est sur cette « déclaration » que débute le festival et que notre héroïne se fait une promesse : avouer ses sentiments à Yusuke. Plusieurs moments ponctuent cet évènement, certains joyeux comme l’improvisation sur scène d’une chanson jouée par Mitsuru et chantée par Yusuke, d’autres plus pénibles avec la venue de Haruki qui déverse une nouvelle fois son venin sur Yukari.
Difficile pour les deux jeunes gens de trouver un moment intime, mais les choses se font tout de même, même si la grande déclaration est repoussée. Cependant, le lien entre Yusuke et Yukari marque clairement une nouvelle étape : le jeune homme trouve officiellement sa nouvelle muse, au grand dam de Haruki, la « Femme des Neiges ».
Le tome 6 s’ouvre et se termine sur Haruki qui admet enfin avoir perdu l’amour de Yusuke et son statut de muse. Un développement intéressant qui permet de lui offrir un visage plus touchant et sensible. C’est la fin d’un long cycle qui semble sonner la dernière ligne droite du manga, même si du côté du couple principal, il y a encore un certain chemin à parcourir.
Et c’est assez logiquement que le récit se recentre sur Yusuke, qui débute véritablement sa nouvelle vie qui ne dit pas encore son nom. Travaillant sur une chanson inspirée de Yukari, il reprend son projet d’apprendre à faire de la musique et, de fil en aiguille, décroche un petit boulot au studio Cabana, où il retrouve bon gré mal gré Mitsuru, son admirateur un peu trop enthousiaste.
De façon générale, nous pouvons dire que l’histoire suit son cours, tranquillement, mais dans le bon sens du terme. Les thèmes et les sentiments se révèlent souvent puissants et tourmentés, tout en évitant une dramatisation ou un mélodrame excessif. Uma Agri touche juste avec cette jolie histoire d’amour sur fond de quête initiatique, simple, aux personnages attachants.

Mai Ball ! - Feminine Football Team - Tomes 15 & 16 (fin)

Clap de fin pour cet étonnant et palpitant manga de football féminin avec la suite et fin de la finale du tournoi régional. Est-ce que nos héroïnes vont réussir à battre l'invincible équipe de Kuryûin ? Réponse dans ces ultimes tomes où le suspense demeure jusqu'au bout !
Pour ces derniers épisodes, nous retrouvons Mai et ses amies lors de la seconde mi-temps de la finale régionale face aux favoris : Kuryûin. La première partie du match a été une douloureuse leçon où le chaos et la fantaisie de nos héroïnes se sont heurtés au mur implacable du foot réaliste et ultra organisé de leurs adversaires. Résultat : elles sont menées 3 à 0 !
Le match semble plié, mais bien évidemment, il en faut plus pour briser la volonté de Reika, même si elle reconnaît leurs limites : en face, elles jouent ensemble depuis le primaire, alors que de leur côté, leur équipe a été montée cette année, avec certaines joueuses qui n’avaient jamais touché un ballon. Mais Reika déteste plus que tout perdre, et elle sait de quelle façon motiver Mai, qui commençait à douter.
Comme souvent, les deux héroïnes se répartissent les rôles : Mai, tout en muscles et en force, court, saute, se relève et repart de plus belle, mettant la pression aux championnes de Kuryûin, tandis que Reika se montre plus retorse, cherchant à pousser à la faute leurs adversaires. Cependant, en face, il y a la meilleure attaquante, la meilleure défenseuse et la meilleure gardienne de la région. Cela fait beaucoup, mais grâce à la ténacité des filles de Kijikita, le miracle se produit avec une remontée.
Est-ce que ce sera suffisant ? Nous laisserons la surprise du résultat de cette finale disputée jusqu’à la dernière minute. Du côté de Kuryûin, nous avons eu droit à des développements intéressants autour du passé du noyau de l’équipe : un mélange de rivalité et de respect, soudé autour de leur ancienne capitaine, qui joue désormais gardienne, et cela pour laisser la place à ses cadettes. Une équipe forte et complexe, qui répond parfaitement à celle de nos héroïnes.
Du côté de ces dernières, la dernière ligne droite s’est concentrée sur le quatuor des attaquantes, avec en particulier Mai se partageant entre Jaina la défenseuse, pour permettre à Reika de marquer, et Mia l’attaquante, pour au contraire l’empêcher de marquer. Bref, Mai est partout, et ces ultimes épisodes achèvent sa transformation en véritable passionnée de football, avide d’adversaires fortes mais aussi de victoires.
Débuté comme un titre « poitrine et culotte », Mai Ball ! s’est petit à petit transformé en véritable récit sportif, que ce soit dans le graphisme, aux cadres et aux découpages intenses, ou dans la tension des matchs. Le tournoi a tenu ses promesses avec des équipes bien pensées et des matchs parfaitement construits, qui ont mis en valeur Mai et ses amies, ainsi que leur évolution. Bien que le manga soit allé au bout de son histoire, nous aurions bien pris un ticket pour une année supplémentaire des exploits des filles de Kijikita !

Tower Dungeon - Tome 1

Tsutomu Nihei revient avec ce qu'il sait faire le mieux : une immense et énigmatique structure infestée de monstres. Mais cette fois-ci dans un univers moyenâgeux de fantaisie. Un premier tome qui tient surtout du prologue, classique mais efficace.
Dans un certain royaume, un nécromancien maléfique a assassiné le roi et emporté la princesse dans la titanesque « Tour des dragons » qui semble être sortie de nulle part. La garde royale se lance à son secours mais elle subit de lourdes pertes. De ce fait, une mobilisation est mise en place, avec l’appel d’un habitant par village pour renforcer les troupes assiégeant la tour. L’un d’eux est un simple fermier à la force prodigieuse : Yuva.
Après APOSIMZ, La planète des marionnettes (2017-2021) et un détour par une collaboration avec le studio Polygon Pictures pour Kaina of the Great Snow Sea (2023), Tsutomu Nihei nous revient avec sa dernière création : Tower Dungeon, sur le thème du donjon à la Sword and Sorcery. Un immense lieu à explorer afin de retrouver et de libérer une princesse : un terrain de jeu parfait pour le mangaka.
Le lecteur-amateur des œuvres de Tsutomu Nihei aura sans aucun doute l’impression de « revenir à la maison » avec ce premier tome qui pose les bases de ce nouvel univers. Nous y retrouvons un protagoniste qui, à défaut d’être mystérieux ou redoutable, apparaît comme un héros en devenir. Il est entrainé dans une quête qui l’amène à explorer une structure énigmatique et hostile à l’humanité, peuplée de monstres, ceux-ci oscillant entre morts-vivants et créatures lovecraftiennes chères au mangaka.
Le récit débute sans explication, comme toujours, plongeant sans préambule le lecteur dans un royaume qui dévoile ses particularités et son fonctionnement au compte-gouttes. On comprend rapidement que sur ces terres tout tourne autour des dragons, et que le nom de la tour n’est pas là que pour la forme. Ainsi, on devine aisément quelques potentiels développements, en particulier par rapport aux obsessions du mangaka.
Paradoxalement, la fameuse tour est mieux présentée, même si sa nature exacte demeure évidemment un mystère pour le moment. La garde royale ayant déjà conquis les premiers étages, Yuva, accompagnant quelques chevaliers, est confronté directement à un premier gardien de niveau puis à une ascension rapide sur plusieurs étages avant de tomber sur un autre gardien, plus redoutable que le premier (logique). De l’action et des décors classiques pour cette mise-en-bouche.
C’est finalement ce que nous retiendrons de ce premier tome. Que ce soit avec le lieu ou les épreuves, ces épisodes restent limités et servent surtout à mettre en place l’aventure, qui se fait à travers son héros et le lecteur qui découvrent les choses petit à petit. Tsutomu Nihei sait y faire et ce début est accrocheur entre les mystères et l’univers, mais nous attendons encore de plonger véritablement dans les défis de cette mégastructure !