Bogart a écrit:
rod0411 a écrit:
Pour les avis divergents, je pense que globalement mon avis est supérieur au tien, pour le
Coup, vu que globalement c'est moins grave de rater la partie émotion et sauver le scénario, que de rendre bancal le scénario au profit des émotions.
Ah là tu m'intéresse, je m’investit depuis plus d'un an dans l'écriture du scénario et plus particulièrement la dramaturgie. Et je ne rate jamais une occasion de m'instruire que ce soit en cours ou autres discussions dans le domaine. Tu va pouvoir m'éclairer là dessus, peux tu développer ce que tu viens de dire? Ça ne me gêne pas de le faire en message privé ou ici, histoire d'échanger des arguments et contre arguments. J'ai de quoi "défendre" ce que l'auteur a écrit.
Bon alors essayons d'imager un peu

:
-Je pense que n'importe quel scénario, aussi bon soit-il, peut-être rendu complètement naze et futile si ses personnages sont mal écrits, ou suscitent l'inintérêt du lecteur/spectateur, voire son dégoût total.
Prenons par exemple un personnage comme Sara Tancredi dans Prison Break, son retour inopportun et sa caractérisation par la suite, alors qu'elle redevenait un "enjeu" de l'histoire... Et ben cet enjeu on en avait rien à foutre et pas mal de gens pensaient qu'elle aurait pu crever.
-Je pense également qu'un personnage auquel on peut s'identifier, dans ses décisions, si elles sont guidées par des sentiments qu'on pourrait nous-même ressentir, empathie tout ça, eh bien on peut lui pardonner beaucoup de choses.
Par exemple, quand Jack Bauer torture et massacre les gens qui en veulent à sa famille, même si c'est affreux, le script est fait de telle sorte qu'on se sente dans le même état d'esprit.
Si le héros était un pur connard égoïste, alors on se dirait "bien fait pour ta famille que tu négliges", et on aurait limite plus pitié pour les pauvres terroristes qui vont subir ses foudres.
Bien, développons ensuite quelque chose qui n'est "qu'à mon humble avis" :
Je n'aime pas Kirua. Je me contrefiche de ce personnage. Il me laisse complètement de glace.
Certains y voient un anti-héros. Ou un héros torturé par ses attaches de famille d'assassin, et sa volonté d'avoir des amis et mener une vie "normale".
Ce personnage, par plusieurs occasions, Togashi me l'a rendu complètement "autre", inidentifiable :
-Lorsqu'il tue pour calmer ses nerfs le vieux qui participait à l'examen des Hunters. Ce personnage n'avait jusque là rien fait de mal, rien de particulier, et avait un look sympathique. C'est un héros qui fait ça? Même un anti-héros? Non. Franchement non.
Certains anti-héros sont ambigüs mais un meurtre gratuit et impulsif, c'est du niveau de bad guy, point barre.
-Ensuite, durant l'arc Greed Island, quand Goreinu veut tuer Genthru et ses potes pour leurs crimes. Kirua dit "non". Goreinu demande pourquoi. Kirua répond "que ferais tu si j'avais joué plus de gens que Genthru??" KUWAAAAA?
On est censé s'attacher à ce genre de type???
Et Kirua qui menace de buter sa mère, et Kirua qui nous renonce 100 fois le couplet "je dois quitter Gon ou pas? vie d'assassin ou suivre mon pote?? Salade, tomate, ou oignons?", etc etc...
Au delà donc de ce personnage, pas si antipathique que ça à mes yeux, mais dont je me contrefous, donc, j'ai du mal à voir pourquoi ce clown électrique décide d'envoyer se faire mettre toute sa famille qu'il voit tout le temps (et menacer sa mère de meurtre, what the fuck), et s'est attaché pour un gentil schtroumph soit transsexuel, soit androgygne, qui passe les 3/4 de son temps dans une cellule Haute sécurité.
Si l'auteur veut que je ressente ce que ressentirait Kirua, voilà ce que je ressentirai, alors voilà ce qu'y aurait dans ma tête :
1) compte tenu de mon background de tueur impulsif, je suis probablement un expert manipulateur qui sait comment se servir sans problème d'un petit frère naïf et légèrement teué.
2) Soit j'ai peur pour mon âme et je cherche égoïstement la rédemption en sauvant un débile surdoué.
Voilà... On parlait de quoi déjà?
Bon, en fait, je vais simplifier : au début, je voulais (re)partir sur les incohérences scriptiques, mais je m'attache, pour le coup, à démonter le côté émotionnel, soit disant qu'on devrait ressentir.
Alors, pour conclure :
-Toi, et d'autres, vous appréciez Kirua. Ce faisant, vous voyez que Kirua n'ait pas tant "over cheaté" que ça parce que vous ressentez, d'une certaine manière, les restrictions psychologiques qu'il s'impose : par exemple, le fait qu'il défende, et aime, seul contre tous, Alluka, semble être à vos yeux une charge assez lourde pour justifier ce pouvoir. Et au final, vous voyez ça comme une restriction suffisante pour expliquer que Kirua ne cherche pas, ne peut pas, abuser de ce pouvoir monstrueux et maousse
Que le fait qu'il fasse passer la vie d'Alluka/Nanika AVANT toute chose, y compris Gon, au final, ça justifie tout du début à la fin.
-De mon point de vue, je vois ce personnage de Kirua dans lequel je ne me mets plus dans la tête tant je ne me suis jamais attaché à lui, qui a le génie de la lampe d'Alladin entre les mains, avec les voeux "tue" et "aime" en plus, et avec plus de 3 voeux, et qui aurait pu dès le début péter un câble et devenir immortel et tenir le monde entre ses mains.
Et même s'il n'était pas si odieux que ça, il aurait pu largement utiliser ce "cheatage" plus tôt dans d'autres circonstances.
Voilà. Ca va mieux comme ça?
Confidence pour confidence, ça fait 2 ans que traîne sur mon ordi un roman de 150 pages, ça fait des années que je laisse comater une histoire qui me tient à coeur, que je trouve formidable, avec twists, scénario dur, etc etc...
Cependant, je ne cherche pas à le publier, en tout cas pas encore. La raison?? Toutes mes excellentes idées d'histoire, m'ont aveuglé sur le développement des personnages : j'ai créé 8 personnages hommes et femmes qui "vivent" mais sont tellement "clichés" que personne ne pourrait s'attacher à eux. Ce sont des "personnages-fonctions", on va dire, on peut pas ressentir ce qu'ils sont parce qu'ils n'existent que par ce qui leur arrive dans les événements extraordinaires que je raconte.
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Et de toute manière, les héros de Shonen, c'est nul :
Ils n'ont qu'une fonction, écouter en silence les monologues passionnants et souvent réalistes et pragmatiques des bad guys charismatiques et leur dire "non, ta gueule, vive l'amour, je vais te casser la figure pour mes amis".
