asmodeal a écrit:
Brutus a écrit:
Tiens, Reno, tu me fais penser à un article que j'ai lu hier
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2 ... 08996.htmlOù les éditeurs s'interrogent sur la "gratuité", choquer pour choquer, et le reste
Ce qui est intéressant de penser, bien que je ne crois pas que je puisse faire un tel resume et le dire de façon pertinente, c'est de dresser un espèce de parallèle entre une société tres policée (la société japonaise) mais a l'univers culturel relativement libre dans certaines de ses formes face a des sociétés occidentales ou le culturel est plus verrouille dans ce qui est acceptable mais la société moins policée par d'autres aspects.
C'est evident que pris au premier ou au second degré les femmes dans les shonens sont le plus souvent des faire-valoir au role de pinup et si la position de la femme dans la société japonaise est peut-être encore plus limitée encore que dans celles des sociétés occidentales, je ne sais pas si dans un autre sens elles se sentent ou sont plus victimes d'aggression sexuelles.
Il semble qu'il y a toujours une volonté de reprocher a la pop culture japonaise d'avoir une potentielle mauvaise influence sur la jeunesse/lecteurs pour sa violence ou son sexisme ou son anti religiosité, mais cela semble être plus parce qu'on leur prête un pouvoir de conviction equivalent a des oeuvres occidentales quand leurs lecteurs semblent peut-être plus a meme de se détacher de ce qui est décrit que dans le cas d'une oeuvre occidentale. Evidemment ces generalisations grossières ne disent pas grand chose mais je n'ai pas l'impression que l'on trouve les pires sexistes et personnes violentes dans les lecteurs de mangas, hommes ou femmes.
ll me semble que l'idee dans l'examen des oeuvres occidentales est de deconstruire ou de ne plus propager des cliches ou etats de faits sexiste ou violent qui impactent en retour negativement notre societe et qui sont passes dans la culture du fait de certaines idees dominantes des dominants, mais je ne sais pas si on peut dire que les memes cliches façonnent la societe japonaise ou les lecteurs des oeuvres japonaises parce que tous deux ont un rapport differents avec les oeuvres qu'ils lisent.
Quel est le plus dangereux entre un city hunter qui harcele toute femme a sa portee et un James bond qui se retrouve a seduire autant de femmes a sa portee.
J'aime bien ton analyse Asmodeal, mais j'aurais envie de dire que lorsqu'un magazine hebdo vend plus de 2 millions d'exemplaire par semaine, son pouvoir de conviction doit être loin d'être nul car j'imagine mal que tout le lectorat arrive à prendre assez de recul sur ce qu'il lit... Mais il serait imprudent d'analyser tout ça en y apposant notre point de vue occidental, sans bien remettre tout ça dans le contexte japonais.
En tout cas, le sujet est en tout cas intéressant et profond, peut-être un peu trop profond pour pouvoir le dresser dans tout son ensemble. J'entends par là qu'au-delà de s'interroger du sexisme dans les mangas et de leur impact sur la société et les mœurs japonais, il faudrait aussi en savoir + sur le "recul" qu'ont les japonais sur les manga qu'ils lisent, y'a-t-il des "soulèvements" de féminisme au sein des mangakas (Dans l'article, on n'a que les points de vue des éditeurs français) pour ne pas aller dans le raccourci ? Comment est vu le manga shonen par les japonais (notamment les différentes générations de japonais) ?
Auriez-vous des éléments d'information sur ces sujets ?

Une des questions qui me trottent dans la tête depuis un moment est : Qu'est-ce qui alimente quoi ? La société alimente-t-elle le manga shonen des codes qu'on y voit ? L'inverse ? Les deux en même temps ?