saverne a écrit:
L'argent est cherché où il est, je comprends que ce soit sacrilège de mettre une grosse pub sur un monument, mais si ça reste temporaire, c'est mieux que plus de monument du tout.
Oui je vois.
En effet. Et cette recherche d'argent ne va faire qu'accentuer ce phénomène dans la mesure où notre patrimoine fait partie intégrante du tourisme de masse que le gouvernement souhaite bien évidemment maintenir à son plus haut niveau.
Citation:
On dirait de la jalousie en effet, qu'on ne lui ait pas demandé. Alors qu'en fait, c'est Bern qui s'est proposé je crois.
C'est un peu bête car dans ses émissions, il y a plein d'historiens avec tous leurs diplômes, donc ce n'est pas forcément léger sur le contenu. Après je ne suis pas raccord sur toutes les positions de Bern (genre quand il ne veut pas d'un tramway à proximité d'un château royal), mais le procédé de l'attaque ad hominem préventive me défrise.
Personnellement, je n'ai jamais eu de problème à l'égard de la vulgarisation historique que je trouve indispensable dans notre société et pour diffuser ce qui se fait de nouveau chez les historiens, ce que Offenstadt semble un peu oublier.
Certes, en tant que spécialiste, ce dernier est forcément enclin à défendre son clocher contre ce qu'il peut assimiler à une perte d'influence voire une concurrence. Mais bon, il est vrai que pour le coup, la majorité de la population française légitimise Bern, le perçoit comme un historien sinon un passeur/connaisseur d'histoire, et cette même majorité de la population se fiche plutôt beaucoup de la dimension technique et historiographique de la notion de patrimoine... tant que les lieux de mémoire restent attrayants, visuellement, tout va bien.
Par ailleurs, le problème avec les historiens, surtout les historiographes, c'est qu'ils prennent vraiment à coeur la dimension "historien engagé" ou "rôle social", et ne peuvent résister à l'idée de se révolter à la moindre écorche de leur discipline. C'est ceux qu'on entend le plus dans les médias parmi l'ensemble des disciplines des sciences humaines. Même les philosophes ou les sociologues s'expriment moins (en dehors de quelques figures médiatiques genre BHL, ou Finkielkraut quoi). Quand c'est pas Guy Moquet, c'est l'approximation de tel ou tel propos d'une personnalité politique qu'il faut absolument corriger, ou la discipline qui est en danger dans tel ou tel programme de l'enseignement... Direct, c'est pétition, lettre ouverte, etc. Et ce sont toujours les mêmes qui signent...
C'est con, mais j'ai de plus en plus le sentiment que l'histoire est une discipline en sursis et que la société française tend à être plus horizontale que verticale, plus mobile qu'enracinnée, plus spatiale qu'historique. C'est pour ça que je préfère la géographie aussi, même si les géographes, comme les historiens, ont leur espace d'action et d'expression publique, celui des politiques d'aménagement/transports et du développement durable, où ils peuvent être moraliste ou donneur de leçon.
Après, faut pas oublier que ces tribunes et débats touchent uniquement le petit monde parisien où tous ces intellectuels et personnages médiatiques se connaissent, très éloignés de la réalité de la France non initiée et non médiatique (autrement dit, 99,9% de la population française quoi). Ils se parlent entre eux sur les tribunes qu'on leur prête par amitié, réagissent à des frustrations, des colères, des débats qui nous échappent vraiment, car ils sont presque de l'ordre du privé. L'élection de Macron a changé tout l'apparatchik de Paris, sapé pas mal de certitude et forcé un nombre impressionnant de pantouflards à sortir de leur zone de confort pour défendre leurs privilèges. Et on retrouve cela chez les intellectuels d'histoire (et de géographie aussi). Nicolas Offenstadt, comme Henri Rousso, Fabrice d'Almeida et tous les autres historiens de l'Institut d'histoire du temps présent, ont l'habitude d'être au coeur des débats politiques et d'être suffisamment influents pour s'enorgueillir d'avoir véritablement un rôle social (surtout dans le domaine de la mémoire). Mais, clairement, Macron, qui connait bien ce milieu, semble avoir envie de s'en débarrasser et de placer sa clientèle. Par bien des aspects, on a l'impression de revivre la fin de la République romaine et le début du principat d'Auguste avec la mise en place d'une nouvelle élite. Bern, futur biographe de Macron ?
Citation:
Je viens de lire la fiche Wikipedia à ce sujet. Les oeuvres qui y sont citées n'ont jamais prétendu à l'exactitude historique totale. Les trucs romancés permettent de découvrir l'histoire même si elle n'est pas exacte, en en étant conscient c'est toujours mieux que de ne rien découvrir du tout. Et c'est plus facile aussi. Les émissions de vulgarisation permettent aussi cette découverte, il devrait en être content. Il ne peut pas s'attendre que tout le monde aille lire des ouvrages de recherche où les 3/4 des pages sont constitués des références des citations. Et le but ne doit pas être que la discipline ne bénéficie qu'aux spécialistes.
L'intérêt est là. Et quand il y a un vide, quelqu'un le remplit.
Rien à rajouter, je suis d'accord.