Purple America, Rick Moody.
Purple America est un roman américain qui se focalise sur les dérives de quatre personnage. Dexter, sa mère atteinte d'une maladie neuro-dégénérescente en phase terminale, son beau-père qui vient de quitter ladite mère sur un coup de tête, et qui est également viré sans les honneurs de la central atomique où il travaillait et une femme dont le nom m'échappe et qui sert d'intérêt romantique à Dexter. L'histoire est assez symple. Beau-papa a déserté maman qui appelle fifils à la rescousse, celui-ci rencontre femme dans un restaurant lors du premier soir. Pendant ce temps, beau-papa quitte son boulot pour la dernière fois alors que la centrale nucléaire enregistre une fuite sans précédent. Mais il s'en fiche, il est viré. Purple America est cousu de fil blanc. Chaque événement arrive avec une précision de métronome et c'est sans doute voulu. L'inéluctabilité des choses doit sans doute servir au propos. De même que le style, toujours en courant de conscience, avec des phrases qui s'étirent en longueur sur des pages et des pages, mais dépourvues de toute beauté grammaticale. Si les pensées des personnages se distinguaient suffisamment, le procédé aurait pu être amusant mais cela n'est pas le cas. Le style reste bloqué, coincé et finalement, on s'ennuie. Le traitement de la maladie de la mère est, néanmoins, très intéressant, très clinique, précis mais pas froid. La réaction des personnages autour aussi est très bien décrite et sauve le roman.
Néanmoins, sa pauvreté stylistique le rend très désagréable à lire. Il ne déborde en rien, n'apporte aucun frisson. C'est un texte qui ne s'écarte pas des sentiers battus, stylistiquement et narrativement. Dispensable.
Martin Dressler, The Tale of an American Dreamer, Steven Nillhauser.
Un roman qui lorgne du côté du fantastique sans jamais y tomber. De sorte que le lecteur se retrouve à hésiter devant une hésitation, ce qui provoque un vertige délicieux. Martin Dressler, The Tale of an American Dreamer raconte les aventures de Martin Dressler, jeune homme habité par un rêve et qui finira par l'habiter avant de le quitter. Véritable modèle de self-made man, Martin, de fils de vendeur de cigare, devient un des plus grands bâtisseurs de la ville. Le roman se déroule au tournant du XXème siècle, dans une ambiance assez cotonneuse et étonnante, amusante. D'un point de vue stylistique, rien n'est à noter, sinon quelques ruptures par endroits, qui remettent en cause les règles du texte. On est loin de la pseudo-audace du roman précédent. L'écriture, en fait, possède quelque chose de très classique, de très agréable. Ce qui est assez étrange, cependant, c'est que malgré ce confort relatif, le lecteur est toujours amené à douter de ce qu'il lit, de ce qu'il voit.
Un roman à lire. Et à relire.
Spin, Robert Charles Wilson.
Bon, là, on entre dans la science-fiction à la petite semaine. Spin, premier tome d'une trilogie, est un petit page-turner sans intérêt. Des personnages plats, un style pauvre, son seul intérêt est son scénario, qui s'étire en circonvolutions inutiles pour le plaisir de noyer le poisson. Malheureusement, il semble que ce soit ce que la s.-f. puisse fournir de mieux.
Pas terrible.
_________________ "All the world's a stage. And all the men and women merely players."
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