Third_Eye a écrit:
C'est d'ailleurs, à mon sens, le cas exemplaire de "penseurs" comme Zemmour et leur rejet du 20e siècle. Je ne vais pas parler pour d'autre que je ne connais pas mais un mec comme lui qui est tellement obtus et renfermé sur ses préjugés qu'il oublie de considérer des gens comme Foucault, Levi-strauss ou Bachelard et le siècle qui les accompagne ne peut tout simplement pas être cohérent aujourd'hui.
A propos de Levi-Strauss et de Zemmour, je pense (mais sans réelles preuves concrètes) qu'il le considère. Parce que vu comment il cite fréquemment F. Braudel, il a très certainement dû lire et intégrer les débats qu'il y a eu entre ce dernier et Levi-Strauss.
Pour être plus précis (promis, après j'arrête d'étaler ma "science"), Levi-Strauss s'est attaqué d'une certaine façon à l'histoire : il dénonce (dans La pensée sauvage) la fascination de l'histoire exercée sur les philosophe ; l'histoire, d'après L.-S., est alors vue comme une tentative de restitution d'un continu temporel illusoire. L'histoire serait partiale, partielle et devrait renoncer à toute globalité : Sa "prétendue continuité historique n'est assurée qu'au moyen de tracés frauduleux". Il s'est fait plus explicite dans un article intitulé "Histoire et ethnologie" (en 1958).
Bref, l'historien de métier qui lui a répondu et qui a du coup intégré le structuralisme en histoire c'est ce fameux Braudel (article "La longue durée" 1958).
Pour finir, le résultat est qu'il y a eu un chassé croisé entre cette vieille science historique et celle en devenir : l'histoire s'est faite anthropologique (en étudiant les mentalités, les perceptions, etc) alors que l'anthropo structuraliste a tendu vers l'évènementiel (en s'intéressant, par exemple aux alliances dynastiques, aux relations de parentés). A la fin de sa vie, d'ailleurs, Braudel critiquera le fait que ses successeurs préfèrent étudier les mentalités en négligeant la vie économique...
En cela, en citant Braudel comme il le fait, il se place plus qu'on ne l'imagine en héritier de Lévi-Strauss.
Pour ce qui est de Foucault, de l'infime connaissance que j'ai à son sujet et sur ce qu'il a écrit, il me semble que concernant l'histoire, il se place au côté de R. Barthes et de P. Veyne, voire même de P. Ricoeur, sur la qualité de l'histoire en tant que récit narratif plus que comme science à proprement parlé. On pourrait demander à seleniel (:lol: ) d'analyser le discours du dernier livre de Zemmour et voir si, de façon involontaire très certainement, il n'incarne pas cette histoire comme discours, comme récit.
(J'avoue tout de suite que, malgré le fait que j'avais grosso modo les idées en tête pour répondre, j'suis allé checker quelques livres de ma bibliothèque pour être plus précis -
)