Sur la grille de lecture "vieux cons" qui penseraient que c'était-mieux-avant-parce-qu'on-avait-l'âge-pour-lire-ce-genre-de-trucs je suis pas tout à fait d'accord
La preuve, je peux m'extasier devant un Mashle, Sakamoto Days, Kimetsu no Yaiba, Spy x Family (je vais ranger Juju et Chainsawman à part). Et pourtant ce sont des titres 100% shonen avec les qualités et défauts qui vont avec.
Et donc pour parler d'Ippo, histoire de pas faire juste un gros HS, je crois pas que le problème viennent de mon âge ou de ma lecture chapitre par chapitre. A une époque j'attendais le chapitre suivant comme un dingue, et petit à petit cette envie s'est amoindrie. Mais j'ai passé tellement de temps à aimer cette oeuvre qu'une part de moi espère qu'on remontera en selle pour retrouver un niveau génial (typiquement MHA a eu un coup de moins bien pendant un moment avant de repartir sur des arcs qui sont probablement les meilleurs de la série).
Dans le cadre d'Ippo, j'ai toujours vu 2 grands axes : le boxeur qui progresse -le challenger- et le garçon qui se cherche et qui décide de grandir en même temps qu'il grandit en temps que boxeur. Bon ce deuxième axe est rapidement devenu un presque running gag, tant Ippo n'a pas bougé d'un iota depuis le premier chapitre. Et c'est ce qui m'emmerde depuis quelques années : l'auteur a décidé de mettre en pause l'aspect progrès du boxeur pour faire progresser l'homme. Sauf que comme il n'a aucune idée de comment s'y prendre, j'ai l'impression d'un manga à l'arrêt depuis des années. Et plus ça dure, plus ça paraît compliqué de s'extirper de ça. Idem, le début du manga est du shonen sportif avec des entraînements et des adversaires qui semblent pas tout à fait réalistes -et c'est ok- mais là on est tombé dans une version qui se veut plus mature. Sauf qu'à nouveau, je trouve que Morikawa n'excelle pas dans ce style de narration, et surtout c'est pas quand t'as embarqué des lecteurs pendant 800 ou 900 chapitres que tu décides de changer ton fusil d'épaule. De la même manière qu'Ippo ne va pas se mettre à la danse classique.
Bref, tout ça pour dire que le problème d'Ippo me semble moins tenir de son lectorat que d'une histoire qui a déraillé.
Pour les autres shonen mentionnés dans le débat :
HxH : C'est comme Anakin, c'était lui l'élu. Le seul défaut que je peux y trouver c'est qu'on aura pas la fin parce qu'il s'est lancé dans un monde à la Toriko like mais je suis même pas sûr que l'histoire aille jusqu'à ce que quelqu'un pose un doigt de pied dans le nouveau monde.
One Piece: J'ai pas grand chose à répondre sur les arguments concernant la non évolution de Luffy parce que je suis tout à fait d'accord avec ça. Mais je ne trouve pas que ce soit un problème puisque OP me semble pas être un manga d'introspection mais de pure aventure. Et j'ai un faible absolu pour cette oeuvre, même si depuis le nouveau monde je trouve que la lecture en chapitre par chapitre est parfois poussive, en relecture je me suis toujours éclaté.
Bleach : Soul Socity est un arc incroyable, mais après Tite Kubo avait plus rien à dire. Alors on a fait du recopié-recollé mais en plus étiré et moins bien ficelé. Quasi rien à sauver chez les hollow, et les quincy sont à oublier dans les poubelles de l'histoire.
Naruto : Jusqu'à l'arc où on découvre Itachi et Kisame c'est un sans faute. TOUT est bien, le chara design, l'univers, les persos, leur développement, l'intrigue, la politique. C'est put*** de chef d'oeuvre. Et là patatra, on commence à déraper dans l'arc où on va chercher Tsunade et ensuite c'est le Sasuke show. A part un ou deux combats un peu sympa, tout se casse la gueule pour finir dans une bouillie horrible de méga guerre. Et ce que je reproche à Naruto c'est pas que l'arc final soit pourri, c'est que la seconde partie de son manga est une entreprise de destruction systématique de tout ce qu'il avait commencé à créer au début. Ce serait trop long de tout lister mais je crois que ce qui caractérisait le début de l'oeuvre c'était qu'avec du travail et du courage tu pouvais arriver à tout. Rock Lee était le pur représentant de ça, et Neiji le grand revenant. Sauf qu'au final Rock Lee disparaît complètement et que Naruto le bosseur se retrouve à être l'héritier de tous les ninjas un peu forts qui n'étaient pas des Uchiwa. Et tu relis Naruto en connaissant la fin avec son power up magique du premier ninja, tu te dis que tous ses speech-no-jutsus sonnent hyper creux. Et ça vaut pour l'ensemble des trucs hyper cool que Kishimoto avait créés durant les ~20 premiers tomes.
Black Cat : Personne ne parle jamais de ce manga... Et c'est bien mérité