Edwood a écrit:
Ils se voient donc contraints de changer de style pour avoir l'espoir d'être publié un jour dans ce mag. On ne les oriente même pas sur un autre magazine. Il faut que ce soit eux qui changent.
Si j'ai bien suivi l'histoire, ce sont eux qui ont voulu changer de style, alors que leur éditeur était plutôt contre, et souhaitait publier le moment venu leurs histoires à scénario recherché.
Citation:
Et si Bakuman se veut un tant soit peu autobiographique, ça serait logique que les 2 héros publient un truc justement qui n'est pas dans l'esprit du Jump.
Non mais Bakuman s'inspire certes d'éléments vu par les auteurs dans leurs parcours respectifs, mais il n'y a pas pour autant une volonté autobiographique derrière. A moins qu'Obata soit marié à une comédienne de doublage !
Edwood a écrit:
saverne a écrit:
Leur objectif, c'est pas de publier "argent et intelligence" mais respectivement avoir plein de pépettes et être adapté en anime.
Ce que je trouve dommage c'est qu'ils se "prostituent" juste pour passer dans le Jump. Ils avaient pourtant l'air de bien aimer "Argent & Intelligence", de même que plusieurs personnes (Eiji et Fukuda pour ne citer qu'eux). Et ils préfèrent l'abandonner pour faire quelque chose de plus formaté/commercial à la place. Ils veulent simplement plaire aux lecteurs du Jump et même pas à eux-même. Drôle de morale.
Ah hum bon, je crois qu'il y a là un malentendu : dans leur grande majorité, les mangakas ne sont pas des artistes vivant dans l'idéalisme comme le peuvent l'être les réalisateurs de cinéma d'art et d'essai. Ils ont des talents artistiques, ils s'en servent pour vivre et travaillent à la guise de leur éditeur. Si tu appelles ça se prostituer, alors la Shueisha, la Kodansha et la Shokagukan sont autant de gigantesques maisons closes (et une vaste partie du monde économique avec).
Ils aimaient bien "Argent et Intelligence", mais autant que les autres oeuvres dont ils étaient satisfaits (genre le truc avec les anges). Eux n'ont jamais cherché à changer le Jump, à défendre une certaine philosophie du manga (au début ils analysaient les succès pour en tirer les leçons) ou à faire une série dont ils avaient toujours envie. Leurs motivations premières sont uniquement pépettes et gonzesse, et ils ont toqué à la bonne porte pour cela !
D'ailleurs imagine la voie qui attend l'auteur qui rêve de faire une série précise : un jour, il arrive à se faire publier en hebdomadaire. Comme il rêve de cette série depuis longtemps, il a déjà toute une trame bien subtile tracée dans sa tête. Et là, c'est le drame : au bout de 20 chapitres il doit mettre fin à sa série faute de succès. Même s'il peut refaire une autre série, toutes les bases auxquelles il avait pensées seront autant flinguées qu'elles auront été déjà exposées.
Une anecdote à ce sujet : Kubo a été admiré parce qu'on voyait déjà le personnage de Hirako dans la première page couleur, des années avant qu'il n'apparaisse effectivement dans l'intrigue. Cela semblait dire qu'il prévoyait ses rebondissements bien à l'avance. Seulement, dans sa première série, Zombie Powder, on voyait également dans la première page de titre tout un tas de personnages... qui ne sont jamais apparus, la série étant virée au bout de 4 volumes.
Tout ça pour dire que le but ultime du mangaka, c'est bien d'avoir quelque chose dans son assiette, et non de défendre une quelconque vision au destin assez aléatoire. C'est une leçon que Mashiro tient bien de son oncle.
Quant à l'adjectif "commercial" pour qualifier certains mangas, c'est un débat qui vaut aussi pour d'autres secteurs, mais pour moi, est commercial un manga qui se vend. Death Note est original, c'est un manga commercial car il a répondu à une demande d'histoires originales, il a su trouver un public. De même que tu peux faire construire ta série en alignant tous les éléments à succès, ça risque beaucoup de finir en "foire aux clichés" qui éloignera tout le monde. C'est pas commercial du tout, et normalement, le job des éditeurs c'est de le savoir.
J'arrête ici, car le risque est que je m'éternise encore plus sur un débat fan service, offre et demande, viabilité, etc.