Celimbrimbor a écrit:
D'ailleurs, ce que tu pointes du doigt est une absence de rupture de l'héritage social. Et c'est vrai. L’œuvre ne s'éloigne jamais d'une reproduction factuelle très obstinée. Je pense que cela peut s'expliquer dans le discours du récit par la nécessité de conserver une stabilité quelque part. Je m'explique.
Naruto propose une déstabilisation constante du rapport agonistique à l'histoire. Le personnage principal lutte pour une acceptation du passé et donc du lendemain (il est le messie de l'histoire, en fait) et son opposant, lui, lutte pour buter l'histoire à grand coup de lattes dans la gueule (donc reproduire pas à pas ce qui a été fait avant). Ce sont les deux tendances dont je parlais dans mon précédent message.
Cette déstabilisation ne peut pas se dérouler sur un sol déjà branlant : il lui faut une assise solide, un endroit d'où partir ; en somme, on ne construit ni ne détruit sur des sables mouvants. Cette assise, c'est la structure sociale dépeinte par le récit. La reproduction du métier, la reproduction des rôles sexuels, la reproduction les types humains, tout ceci permet à la fois de simplifier les données du récit (une structure sociale inamovible est moins complexe qu'une structure en perpétuel mouvement), de simplifier la gestion des personnages (ils sont des archétypes facilement identifiables et donc des exemples et arguments facile à manipuler) et de proposer aux lecteurs une situation identifiable (et pourquoi pas cathartique).
De cette façon, l'auteur se dote de fondations sûres, reconnaissables, prévisibles (le fondement de la littérature populaire (oui, Naruto est de la littérature) étant justement ce retour du même reconnaissable, cf. U. Eco, Du Superman au surhomme, flemme de développer) qui lui permettent de fragiliser d'autres modèles ailleurs.
C'est aussi assez pernicieux, d'une certaine manière, puisque cela montre l'implacabilité du modèle sociale, qui, dans quelque rapport au monde que ce soit, reste normé de la même façon. On pourrait parler de défaut de l’œuvre ou de l'auteur, voire, si on voulait s'adonner à de la psychologie de bazar, de perpétuation inconsciente de la part de Kishimoto. Je pense cependant qu'il s'agit d'un effort pour créer un environnement rassurant pour les lecteurs et pour les personnages. Si Konoha était en perpétuelle évolution, les personnages ne pourraient plus disputer sur l'histoire, puisque le but du récit serait précisément la stabilisation du sanctuaire social. D'autant plus que Konoha est la situation initiale du récit (pas de la fable, hein ?) et que, selon les codes du conte (parce que oui, j'ose le dire, Naruto est un conte), la situation initiale est toujours stable puisqu'elle sert aussi de situation finale.
Kishimoto doit forcer sur l'immuabilité du cadre pour mettre l'accent sur le seul changement qu'il montre ? C'est une explication, pourquoi pas.
Par contre, vu les thèmes que tu apprécies dans Naruto, tu dois vraiment être fan de Magi, qui développe les mêmes, mais de façon plus profonde et avec des références qui n'y vont pas avec le dos de la cuillère. Bon, cela implique aussi le retour du syndrome Sasuke du coup...
n1k00 a écrit:
Vous vous rendez compte qu'on gueulant sur la ressemblance Sarada/Karin et en vous foutant de la gueule de Sakura vous tomber exactement dans le jeux de Kishimoto?
Justement, Kishimoto a voulu que le lecteur rigole un peu de Sakura, et réussit bien, donc tant mieux !
Pour l'intant, c'est traité de façon humoristique ("omg, ma maison"), donc tant que Sarada ne décide pas de reformer l'Akatsuki pour pourrir Konoha qui lui a menti, tout va bien.
popojojo a écrit:
Bof, c'est pas intéressant de voir sa tronche.
J'irai même plus loin, peut être aurait-il fallut laisser son visage caché pour toujours. Un peu de mystère est toujours bien dans une histoire.
Oui, c'est d'autant plus surprenant que Kishimoto avait lui-même dit que malgré ce qu'il avait prévu au début, il avait renoncé à montrer le visage de Kakashi, estimant que c'était tellement emblématique que les gens seraient forcément déçus.
Bogart a écrit:
Reste ma plus grande interrogation, qui sont les parents du gamin à côté de Boruto en classe ? J'y vois une ressemblance avec un Kabuto ou un Orochimaru

Il me semble que c'est le rejeton de Sai et d'Ino.