Strangler a écrit:
Plus qu'un démon, c'est sa propre sauvagerie qu'il a toujours eu (rappelez vous, avant l'éclipse, quand il étrangle Casca).
L'expérience de Guts enfant, c'est qu'il a été abandonné, violé, qu'il a tué son père, qu'il a apprit à tuer, comme d'autres apprennent à lire et à écrire à l'école. Ce qui lui a permis de survivre à cet enfer, c'est cette impulsion sauvage qui en même temps menace encore de déborder comme un trop plein de colère. Et qui peut rendre Guts ivre de rage et de violence....
Rappelons aussi qu'il n'a jamais connu sa mère et que la relation avec Caska a faillit très mal tourner plus d'une fois. cf. expérience après l'eclipse ou il manque de violer Caska et lui mort le sein jusqu'au sang. C donc là aussi que nous trouvons la racine psychologique de son daimon. Et C'est cette composante psychologique, qu'il dévoile effectivement avec Caska... avant l'eclipse, lorsqu'ils font l'amour.
Bref, cette énergie vitale fait de Guts le survivant et le guerrier exceptionnel qu'il est. En même temps, elle en fait de façon permanente un assassin en puissance, capable de tout. Cf. sa carrière de spadassin. Bref, un enfant brutalisé et brutalisant, incapable de contenir la violence qui l'anime, faute d'avoir réellement connu la tendresse d'une mère et l'amour durable d'une femme. Cf. la brièveté de l'expérience avec Caska, en même temps que la scène du début ou Guts fait l'amour avec une apôtre.
Bref, démon ou trauma psychologique... C juste 2 points de vue différents et complémentaires d'une même réalité, celle d'une impulsion de vie qui est, au sens propre et figuré du terme, est une arme à double tranchant, parce que sans contenant, ou avec un contenant toujours prêt à rompre.
L'armure en retour propose à Guts de laisser libre cours, cette force de vie de façon autonome, incontrôlé. Elle l'invite à lui laisser librement, TOTALEMENT les rennes. Elle fonctionne comme un amplificateur. Mais à la base, elle est déjà en lui. Cf. sa capacité à survivre une nuit entière, en massacrant 100 hommes, par "amitié/fidélité" pour Caska.
Et c'est là qu'intervient la "magie", car l'armure l'encourage à passer à l'acte. Elle propose à son fantasme de devenir pleinement réalité (alors que par définition, un fantasme est 'impossible). Mais en plus de prendre le dessus sur toutes les réalités jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Cf. capacité décuplé de Guts à détruire les apôtres et tout autre monstre qui se présente à lui.
Une autre dimension à souligner ici est l'analogie avec la drogue et la dépendance.
En renonçant à sa quête de vengeance, et en reconnaissant qu'il y avait pour lui quelque chose de plus important, Guts a fait un pas important vers la guérison/libération. Mais comme toute personne atteinte d'une dépendance/maladie, il a besoin d'aide et de soutien. Son équipe est le point d'appui, la béquille qui au propre comme au figuré lui permet de survivre et de résister à la force de destruction de sa maladie/malédiction.
A l'inverse, Chaque fois que Guts laisse libre cours à son fantasme de toute puissance... il se met un peu plus en danger, au sens d'une part ou il donne plus d'emprise sur lui à l'armure/la maladie/malédiction et d'autre part, au sens ou il risque de détruire ceux qui l'aiment, cad qui l'aident à vivre et le soutiennent par leur présence.
Bref, l'arrivée à l'île des elfes est au sens propre et au sens figuré une nécessité vitale pour Guts. Sa vie et celle des siens en dépend.
Et s'il n'y avait pas eu la présence de l'enfant mystérieux, ils seraient déjà tous morts... et Guts serait à son tour devenu un sorte d'apôtre de la violence.