Merci pour ta réaction Aristide et je m'arrête pour y répondre au mieux.
Au contraire, je suis loin d'être un fin connaisseur. Je suis dans la phase de digestion ah ah. Le propre de la philo est de réussir à l'utiliser en s'appuyant sur les propos de nos aïeux et de continuer la réflexion. Je n'y suis pas...encore
Que Frédéric Nef démontre que la métaphysique propose des cheminements de pensées différents est bien probable et c'est toujours mieux. Mais il est peut être précipité, de sa part, de penser que chaque reflexion doit trouver une réponse arrêtée à un questionnement, je reprend ce que tu as dit "telle et telle discipline n'a pas su régler les questions ouvertes d'untel". Ils apportent une méthode pour qu'on atteigne de nouveaux plans dans la discussion. Chaque propositon apporte une serie de questions supplémentaires. Les précurseurs de la pensée dialectique dans l'Antiquité, préconisent, comme Socrate, le retour à l'étonnement, le fondement de la philosophie. Huxley disait que la philosophie doute de l'évidence, la propagande pousse à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. Pareil pour Egel: ce qui est bien connu est mal connu.
La philosophie est censée ouvrir de nouvelles questions à mesure qu'on avance dans le débat. Bertrand Russel a démontré qu'une Thèse A est contredite par une Thèse A', la synthèse des deux créé une Thèse B contredite par une Thèse B', leur synthèse donne naissance à une Thèse C opposée à une Thèse C' etc.
Mais est-ce que le débat sait progresser en acceptant de se hisser au delà de ? Accepter de laisser le discours qu'on a pris le temps d'élaborer et le voir se faire supplanter grâce à un discours contradictoire ? La troisième loi de dialectique revient sur ce principe pour avancer, et donc proposer une réponse.
La métaphysique a bien evoluer entre ses balbutiements et sa forme actuelle, devant s'adapter à l'histoire et ses processus. Mais d'autres voit qu'elle garde des fondements qui influent jusqu'à notre facon de parler et penser.
Vu que tu vois dans mes messages une définition de la métaphysique différente de celle de l'essayiste Frédéric Nef, je vais préciser le concept métaphysique en reprenant le peu que je retiens de Georges Politzer.
Il définit la métaphysique comme une méthode de raisonnement et de recherche. En citant Engels, la méthode considère l'univers comme figé, tout comme la nature, la société et l'homme. Comme si depuis la naissance du monde les choses n'avaient pas changés. Nos conceptions sont grandement influencés par cette philosophie jusque dans notre facon de parler : "rien de neuf à l'horizon", "les hommes resteront toujours les mêmes". Plus haut je cite Hobbs mais le caractère fixe de l'homme semble accepté par l'ensemble quand on considère qu'une société de solidarité et de partage est une bonne voie, on oppose le fait que l'homme est et sera toujours égoïste et donc que ca ne marchera pas. De la même manière, une maison construite en 2016 sera la même dans 1 ou 50 ans, parce qu'elle a toujours ses trois étages, des fenêtres ici et là et la porte d'entrée. Pourtant ce caractère nie l'idée de changement, ce qui est demeure et ne devient pas autre. Cela nous pousse à considérer les choses dans leur identité, en faisant des distinctions : le monde devient une collection de choses séparées.
Cela entrait même en écho avec les sciences d'alors comme la Zoologie qui ne voyait aucun lien entre les espèces animales et végétales voire minérales. C'est donc le second caractère de la Meta, l'isolement des choses. Dans l'actualité on a souvent vu des hommes cherchant à prendre part à une discussion ou débat et de se voir remettre à leur place parce que le sujet dont ils parlaient n'était pas leur domaine de compétences. Au delà du manque de recul ou d'expérience, il est intéressant de voir la reaction qu'à entraînée l'action de ces curieux/intéressés, on leur a fermé la porte au nez, parce qu'il n'étaient pas du même groupe, club. Dans la médecine on a tendance à isoler les paries du corps humains pour les soigner, et les observer alors que le bon sens veut que si t'as a un probleme il est lié à d'autres phénomènes physiologiques. Il y a aussi le traditionnel "c'est pas pour toi, tu es fait pour faire ceci ou cela". L'idée que l'individu puisse changer ne traverse pas l'esprit de la personne qui déclame cette phrase performative.
On en arrive au caractère infranchissable de ces divisions qui pousse à établir des differences et rapports entre les divisions. Si on le rapporte à la vie en societe on considérera les prolétaires et les Bourges en dehors de leur lien, qui reste la lutte des classes, et leur interdépendance. Juste deux entités qui ont en commun d'exister sans proposer de lien qui les unit perpétuellement. Le fameux argument sophistique qui a recours au passé appuie dans ce sens : lorsqu'on pointera l'existence d'une chose on considérera qu'elle a toujours été, cela a pour but d'arrêter la discussion.
Ces trois caractères emmènent vers le dernier d'entre eux, l'opposition des contraires. Il s'agit d'affirmer que deux choses contraires ne peuvent pas exister en même temps. En prenant l'exemple de la vie et de la mort appliquée a un cadavre. On considérera cette chose comme morte. Mais si elle est, comment des petits organismes peuvent s'y développer et poursuivre leur processus de developpement ? De même, si la mort est l'arrêt de toute activité, celle de certaines cellules subsiste encore un temps, et celles des vers qui naissent de la décomposition du corps est lancée. Or il y a une lutte continuelle entre la mort et la vie, de l'infiniment petit dans notre corps a l'infiniment grand avec la mort d'étoiles et là naissances de nouveaux systèmes d'étoiles. Les deux notions sont totalement liées.
Pour résumer, la citation de Engels dans son "Anti-Dühring",
"Pour le metaphysicien, les choses et leurs copies dans la pensée, les concepts, sont des objets d'études isolés, à considérer l'un après l'autre et l'un sans l'autre, fixes rigides, donnés une fois pour toutes. Il ne pense qu'en antithèses sans intermédiaires. Il dit : oui, oui, non, non, et tout ce qui est en plus est un mal. Pour lui de deux choses l'une : un objet existe ou n'existe pas ; une chose ne peut pas davantage être à la fois elle-même et une autre ; positif et négatif s'excluent absolument ; cause et effet s'opposent également en antithèse rigide."Il y a d'autres développements dans ce que dit l'auteur. Mais je suis sûr que ça te donnera une idée plus précise de la maniére dont d'autres voient la métaphysique. Est-ce que la longue précision que j'ai fournie est censée, ou en opposition complète avec la définition de Mr Nef ? Je ne sais pas, ils ont l'air de tenir un discours cohérent. Une solution serait de traiter d'un sujet selon les lois régissant les différents concepts.
La métaphysique à évoluée, dans l'antiquité par exemple les Eleates considéraient que le monde était immobile et que nos sens donnaient l'impression de mouvement. Cette théorie a bien volée en éclat. Meme avant notre époque plus personne ne soutienait ce genre de réflexion. Je ne soutiens pas qu'elle est simplement une "bête obscurantiste" seulement qu'elle a des points bien contrastés avec le matérialisme dialectique. Mais elle a aussi des points communs (si je peux me permettre ce raccourci) que j'aborderai dans le sujet Le Sophiste de Platon.
Quant aux plusieurs définitions à la dialectique que tu mentionnes via l'index de l'essaiyiste, je tenterai de les lire ultérieurement. A vouloir donner x définitions, j'ai peur qu'on ne cerne pas la base ou origine d'une chose. Et je reviendrai sur l'impression de confusion entre dialectiqué, structuralisme et théorie des systèmes.
Mes sincères excuses si le texte est trop long. La philosophie c'est mieux qu'en on en parle autour d'un repas ah ah !