Moralistic assessment or common sense ?Sempaï a écrit:
(...) "Qui sont les coupables ?"
Eh bien, tout simplement, moi, vous, eux, nous, en somme.
Pour la simple raison que la vente repose sur un pilier fondamental : le consommateur.
(...)
Comme le mécanisme inhérent du capitalisme est la maximalisation du profit,
généralement, le processus de production n'est pas des plus sympathiques :
ouvriers payés une misère, production en chaîne plus ou moins impossible, matériel un poil défectueux, etc.
Résultat, ce que l'on appelle malbouffe.
(...)
Malthus, d'une certaine façon, avait raison : plus de bouches, plus de problèmes.
On a résolu celui de l'apport par l'intensification, mais nous voici à manger quelque chose de pas forcément bon.
Un autre point encore : il faut voir aussi que ce problème a une racine perverse sociale,
jouant dans la plus petite division au monde : la famille.
(...)
Ce qui m'amène à mon dernier point :
La solution passe par l'éducation.
(...) Je veux dire, qui est assez imbécile pour ne pas savoir qu'il ne faut pas abuser du MacDo ?
Pour ne pas savoir que le soda, ça fait mal aux dents ? Que le sport, c'est bon pour la santé ?
(...)
Celimbrimbor est à ce jour le seul Ritualien qui pourra se vanter de m'avoir donné un orgasme rien que par la forme de ses écrits.
Un seul mot de lui et toutes les petites frappes qui viennent uniquement ici pour nous abreuver de leurs vdm s'enfuient de honte.
Style, esprit, engagement. Perso, j'adore.
Vous m'excuserez pour les coupures visant à mettre en relief les points principaux (au point de vue psychanalytique).
On en est loin d'en avoir fini avec ce sujet : peut-être ne lui trouverez-vous jamais de solution satisfaisante ?
Vous êtes tous tellement bouffons avec votre manière
pirouettesque d'aborder tous vos petits problèmes,
qu'on se demande si vous allez vraiment venir à bout de quelque chose.
Mais d'abord, mettons-nous d'accord sur ce que nous entendons par 'la santé' avant de parler de 'malbouffe'.
1. Pouvez-vous qualifier votre santé ?
Définition de l'OMS :
http://www.who.int/suggestions/faq/fr/La santé est un caractère. Elle est la qualité de votre corps dans son intégrité.
Si vous touchez à l'intégrité de votre corps, vous n'avez guère que la douleur ou le plaisir pour vous indiquer ce que vous ressentez.
Par conséquent, la santé c'est le bien-être. CQFD.
2. Pouvez-vous quantifier votre santé ?
Les aliments, si nombreux qu'ils soient, ne pourront jamais se répartir qu'en deux catégories : digestives et nutritives.
Du point de vue physiologique, les ratios en protéines, lipides et glucides ne signifient rien.
Le foie des animaux produit du sucre même quand ils n'en consomment pas.
A jeun, tous les animaux se nourrissent de viande et même les herbivores deviennent carnivores
(cf expériences de Claude Bernard).
3. Existe-t-il une alimentation qui n'ait pas sa raison d'être ?
Qu'il y ait une bonne et une mauvaise alimentation est une croyance populaire, une fable, un sens de la formule, un jeu de mots.
Il y aura toujours du bon et du mauvais partout.
Le sport n'est pas nécessairement bon pour la santé et vous pouvez tomber malade de manger 'sain'.
Soyons clairs : la 'malbouffe' n'existe pas.
Parce qu'en toute chose, ce qui est dangereux, c'est l'excès, et ce qui constitue la toxicité c'est la dose (ratio concentration / durée).
Les fans de
FMA devraient le savoir mieux que les autres, car Paracelse de Hohenheim enseigne :
'la dose fait le poison'.
Ce que j'écris n'est pas du cynisme :
je mets au défi n'importe qui de me prouver que l'alimentation industrielle rend malade.
Peut-être avez-vous des enfants qui mangent à la cantine ?
Essayez de goûter un de leurs plats préparés par la firme Sodexho. Juste une fois.
Je peux vous garantir qu'après ça vous allez, tout comme eux, adorer McDo.
Un point n'a pas été évoqué précédemment, et c'est celui-là qui m'intéresse :
la volonté d'auto-destruction de l'individu. La souffrance est morale, pas physique.
Ce que je ressens quand je mange 'mal' est moins une pensée du genre :
'allez donc tous vous faire foutre, je fais ce que je veux, si je me mange mal ça me regarde'
qu'une autre qui signifie : 'j'ai honte de manger ça, comme ça, mais je me dégoute alors autant me faire plaisir :
de toute façon je n'ai plus rien à perdre.'
Voilà le problème : on ne se fait jamais vraiment plaisir.
Et n'oublions pas par quelle question commence Celimbrimbor : "Qui sont les
coupables ?"
C'est ce point là qui me paraît être le plus important. Pour résumer ma thèse :
les messages actuels sur la santé, loin de nous informer, contribuent de manière efficace à ce que l'on se
sente le plus mal possible.Je voudrais vous faire toucher du doigt ce problème parce qu'il rentre parfaitement
dans mon concept du
moralistic assessment (abus de néologismes = premier pas vers le lyrisme);
c'est-à-dire une extension d'une influence des mœurs sociales, sous forme de bonne ou de mauvaise conscience, sur nos goûts alimentaires.
Les gens qui mangent 'mal' le font en parfaite connaissance de cause : l'éducation n'y changera rien.
Et le végétarisme dans tout ça ? Une forme d'ascétisme ? Par exemple, parce qu'on refuse de se faire plaisir ?
C'est ce que tout le monde croît (et que ne croît pas tout le monde). Bien plus qu'une vue éthique et responsable du genre :
"Et toi, malgré tout ce que tu sais, tu continues et tu contribues à faire souffrir inutilement des êtres vivants !?
...Tu n'as donc pas honte ?" , faire mal à l'autre en lui imposant notre privation volontaire.
Le plaisir est psychologique : c'est du sadisme envers ceux qui 'se font plaisir'. Le végétarisme est un substitut.
A vous de deviner ce qui ne va pas chez ceux/ celles que vous connaissez, mais je vous parie que cela n'a rien à voir
avec la 'malbouffe' ou la 'santé' ou la vie de 'nos amies' les bêtes.
Le cas de la malbouffe est d'ailleurs loin d'être un cas isolé :
toute soi-disant 'information' vise à nous pousser à la remise en question (santé, climat, économie ...)
Mais notre bien-aimée société n'avait pas imaginé que l'on pouvait, même à l'égard de la prise de conscience,
manifester de l
'ironie.
Les valeurs morales, réinterprétées sous forme de torture pour modernes raffinés,
c'est ce à quoi personne parmi mes contemporains n'avait songé.
Gageons que l'on aura encore bien des discussions sur le sujet :
les Ritualiens sont si avides d'exprimer leurs idées.
Comme si les Ritualiens avaient des idées.