K1Rua : Hemingway est un grand bonhomme. Et The Snows of the Kilimanjaro est un chef-d'œuvre. Fonce dessus !
The Merchant of Venice, William Shakespeare :
Inutile de présenter l'auteur, j'imagine que beaucoup de monde le connaît déjà. Je vous encourage à lire au moins Macbeth si vous n'avez rien lu du barde, cela vous fera une entrée en matière grandiose. Et tant qu'à faire, regarder la version filmée par Orson Welles. Mais trêve de bavardages. Shakespeare est le plus grand auteur de langue anglaise que j'ai pu lire jusqu'à présent et chacune de ses œuvres offre une multiplicité de lectures, toutes différentes, toutes nécessaires. De sorte que, un peu à ma manière d'un oignon, une couche en moins et ce n'est plus le même effet. Métaphore triviale mais qui correspond parfaitement à cet étrange Merchant of Venice, tant les thèmes abordés sont nombreux, entrelacés et contradictoires. Ce qu'il faut en retenir c'est que, comme toujours, Shakespeare, plutôt que de s'atteler à un but très précis, peint l'âme humaine dans des situations différentes. Mais je vais y revenir.
D'abord, il y a le thème de l'antisémitisme, que de nombreux critiques ont pu souligner. Ce thème est double et il faut évacuer très vite son premier aspect : l'antisémitisme de Shakespeare. Aspect balayé d'un simple : "On n'était pas là, on sait pas, on ferme sa gueule". Il est cependant vrai que la peinture que donne le dramaturge de la figure du juif est caricaturale : tous les clichés de l'époque (et de la nôtre aussi) sont utilisés, un peu partout, usurier, démon, voleur, hérétique et ainsi de suite. Les personnages de la pièce détestent Shylock parce qu'il est juif. Et Shylock les déteste... Parce qu'ils le détestent. Ce qui me permet d'avancer une chose : ce que montre la pièce, ce n'est pas les juifs comme maléfiques ou les gens comme antisémites, mais simplement le cercle de la haine entre deux religions qui ne se tolèrent que difficilement. L'une attise l'autre et ainsi de suite. L'antisémitisme des mots ne souligne finalement que la haine et la peur de l'autre et son rejet. Mais lisez plutôt, pour vous faire une idée.
Ensuite, le thème de l'argent, qui parcourt toute la pièce. Tout est mesuré, pesé à l'aune des ducats. Les nuits en ville, l'amour, la vie. Argent et chair se confondent même, Shylock réclamant au marchant de Venise, Antonio, une livre de sa chair en paiement du prêt ; vous avez vu combien les juifs sont maléfiques ? Le nerf de la guerre a rarement occupé une telle place dans une pièce de Shakespeare et il doit y avoir une leçon à en tirer. Laquelle, à vous de le dire après l'avoir lu.
L'amour vient enfin, avec une chose notable, un possible amour homosexuel exprimé sur scène, entre deux personnages. Amour contrarié et pas réciproque, du moins, pas totalement, l'un d'entre eux cherchant à épouser Portia. L'amour est en butte à l'argent aussi, dirige l'argent et, au final, se traduit en argent. L'épisode des anneaux, à ce titre, est des plus amusants.
Bref !
Une pièce dense, amusante et délicate. Pas la meilleure du barde, à mon goût, vraiment pas même, mais tout de moins digne d'un intérêt plus que poli. Une pièce moyenne de Shakespeare est, de toute façon, toujours supérieur à n'importe quoi de contemporain.
Calvin and Hobbes, Bill Watterson :
Je prends rarement le temps de commenter ce genre de lecture, mais il me semble qu'il est nécessaire, pour un lecteur moderne, de découvrir cette collection de comic-strips américains. A travers le regard d'un petit garçon et de son tigre de compagnie (en peluche ou pas), Watterson montre le monde comme il est : merveilleux, éphémère, absurde, tout le reste. Une oeuvre à lire, non seulement pour le plaisir des yeux, le plaisir des bons mots, mais aussi pour le plaisir de voir des choses d'une autre manière.
_________________ "All the world's a stage. And all the men and women merely players."
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