Première séance ciné depuis... Oula,
Avengers Endgame il me semble!
Je me devais d'aller voir celui-ci dans les salles obscures, tant les deux originaux font partie des films qui ont bercé mon enfance et que je prends plaisir à revoir régulièrement. Et mon avis est... enthousiaste quoiqu'un peu contrasté par moment!
Dans les points que j'ai aimés, il y a tout d'abord l'ambiance crépusculaire, liée notamment au changement du lieu de l'action et à la superbe photographie du film, très portée sur les couleurs chaudes. Fini le cadre urbain et froid de New York, et bienvenue à un cadre plus champêtre, plus isolé du monde extérieur, plus intimiste aussi, et renforçant paradoxalement le sentiment de menace du fait que les protagonistes se retrouvent confronter à un danger qu'ils vont devoir affronter seuls, coupés du monde. J'aime d'ailleurs beaucoup la scène d'introduction du film, oppressante, qui jure pourtant avec le style bien plus léger et humoristique des deux premiers.
Les nouveaux personnages sont assez attachants, notamment la gamine qui joue la petite fille de Spengler, et qui réussit à être plutôt crédible dans le rôle. Paul Ruud reprend à merveille le rôle du loser sympathique autrefois incarné par Rick Moranis et Carrie Coon, malgré son rôle secondaire, est assez rigolote. Les autres jeunes acteurs font le boulot et, à défaut de sortir des sentiers battus en terme de caractérisation, arrivent à ne pas être horripilants (comme souvent dans les films avec des gamins à la
Goonies et
Super 8). On pourrait déplorer cette facilité scénaristique qui consiste à faire d'adolescents des héros sauvant le monde en utilisant un matériel a priori beaucoup trop sophistiqué pour eux, mais ça passe.
Le retour de la menace de Gozer n'était pas non plus pour me déplaire. Le fait de développer le lore du premier film est une bonne idée et rattacher ce troisième film par le biais de cette intrigue était un bon choix. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que j'avais également beaucoup apprécié le jeu vidéo sorti à l'époque sur PS3 et X360 vu que l'intrigue de celui-ci était fortement inspirée par les événements du premier film.
Je prendrai beaucoup de plaisir à revoir ce film par la suite même si quelques éléments ont néanmoins tempéré mon enthousiasme à certains moments: Comme Gouki, j'ai été un peu dérangé par la surabondance de références aux premiers films. Entre la réutilisation de certaines répliques "cultes" ("Et c'est qui qu'on appelle?", "es-tu un dieu?"...), les clins d'oeil appuyés à certains éléments déjà vus par le passé (le Twinkie, la barre de chocolat, les bibendums chamallow etc.) et surtout le copier-coller du premier film dans la dernière partie (remplacez Sigourney Weaver et Rick Moranis par Carrie Coon et Paul Ruud en innocents possédés par le Cerbère de la grande porte et le maître des clés, les modalités de la réapparition de Gozer, la résolution de l'intrigue), on peut dire que le film abuse de l'auto-référencement là où il aurait pu choisir de s'affranchir un tant soit peu du matériau de base tout en y restant fidèle. A ce titre, la réapparition des anciens "casseurs de fantômes", incarnés par le trio Murray/Aykroyd/Hudson est un peu ratée à mon goût. Même s'ils ont leur importance dans la résolution de l'intrigue, ils font plus office de caméos de luxe, uniquement présents pour satisfaire l'appétit nostalgique de l'adulte que je suis, tant leur apparition dans l'histoire, si on excepte le passage du coup de fil de la gamine à Ray, tombe comme un cheveu sur la soupe, là où ils auraient vraiment pu prendre part de manière plus active à l'intrigue, et ce, dès le départ (en les introduisant plus tôt dans le récit, en montrant ce qu'ils étaient devenus). Enfin, on comprend que le parti-pris du réalisateur était avant tout de centrer l'action sur la famille d'Egon et on ne peut également nier le fait que les acteurs originaux, aussi appréciés qu'ils soient (le génial Bill Murray notamment), ont quand même pris un sacré coup de vieux pour être encore à peu près crédibles (pour le coup, le film a été fait 15 ans trop tard pour en faire des personnages principaux). Mention spéciale tout de même à Ernie Hudson qui comme beaucoup d'acteurs afro-américains ne semblent pas vieillir malgré les années qui s'écoulent.
L'autre point qui m'a légèrement dérangé est lié au rythme du film: même si j'ai beaucoup aimé toute la phase de mise en place du récit (avec la découverte du nouveau cadre de l'action, la menace grandissante, le mystère qui se dévoile peu à peu), je trouve le tout un peu déséquilibré, entre une première partie, relativement longue et qui pose les bases de l'univers du film sans montrer trop d'actions, et la seconde, où les fantômes sont libérés, beaucoup trop rapide et expédiée (l'action est vite recentrée sur le combat contre Gozer et ses deux sbires-chiens de l'enfer, là où on aurait pu voir un peu plus de scènes de chaos dans la ville avec des fantômes plus mineurs).
Pour résumer, j'ai passé un très bon moment et j'ai vraiment aimé le film, même si je me dis que le film aurait pu être encore meilleur... Gageons que si suite il y a, celle-ci arrivera à gommer les défauts de ce film qui sert avant tout à réintroduire et remettre au goût du jour l'univers qui a bercé notre enfance dans les années 80-90.
Ma note: 4/5 (l'effet Bill Murray x bruitage des packs de protons
)
Concernant les scènes post-génériques sinon, celle entre Bill et Sigourney est complètement anecdotique mais franchement rigolote, et la seconde entre Annie Potts et Ernie Hudson, à défaut d'être bien écrite, est quant à elle plus là pour laisser la porte ouverte à une suite, comme c'est l'usage aujourd'hui dans les blockbusters depuis l'avènement du MCU.