La Guerre des Rohirrim (2024)
par Kenji KamiyamaLa guerre des Rohirrim se déroule 183 ans avant les événements du Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours et raconte l'histoire de Helm Hammerhand, un roi légendaire du Rohan qui doit défendre le pays contre une armée de Dunlendings, et qui donne son nom à la forteresse du Gouffre de Helm.Annoncé en 2021, à l'occasion des 20 ans de la trilogie du
Seigneur des Anneaux, il s'agit d'une co-production Warner Bros. Animation, New Line Cinema, et Sola Entertainment. Le film de 2h14 est réalisé par Kenji Kamiyama (
Ghost in the Shell: Stand Alone Complex,
Blade Runner: Black Lotus,
Eden of the East) avec une animation dessinée à la main, dans un style rappelant les productions animées traditionnelles. Peter Jackson et Fran Walsh sont producteurs exécutifs, Alan Lee et John Howe ont participé aux designs et bien que la musique soit originale, le film s'ouvre tout de même sur le fameux thème de la trilogie d'Howard Shore.
Artistiquement, le film renoue avec le style des longs métrages d'animation des années 1970 et 1980, même si certains personnages secondaires font clairement japonais dans leur design. C'est globalement bien fichu et convaincant, avec une animation old-school qui a son charme, et nous sommes réellement de retour en Terre du Milieu et au Rohan. Par contre le film n'est pas particulièrement spectaculaire et travaille à l'économie lors des scènes de bataille. Elles restent là-aussi convaincantes, mais elles n'ont pas l'ampleur qu'on aurait pu imaginer.
Le film est long et dense, composé de plusieurs actes, mais assez simple dans son intrigue. La force du récit repose sur son côté tragique avec des personnages au destin souvent cruel, et une opposition entre l'héroïsme au sens légendaire (incarné par Helm dont le final est mythique) et Wulf prisonnier de sa soif de vengeance qui fait tous les mauvais choix dans la seconde partie - alors que son général lui montre vainement à plusieurs reprises le chemin pour sortir vainqueur de cette guerre.
Hera en tant qu'héroïne fonctionne bien : c'est classique, avec des compétences et un idéal élevés, sans être invinsible. Peter Jackson et Fran Walsh ont enfin leur princesse guerrière, projet qu'ils avaient mis de côté dans la trilogie pour plusieurs raisons (dont l'une des principales est que Liv Tyler n'était pas du tout athlétique !). On appréciera que le récit évite la morale facile et la question de la place des minorités qu'on a souvent de nos jours : Hera est surtout contrainte par son devoir de princesse et le désir de son père de lui donner une vie loin de la violence des champs de bataille. Mais lorsqu'elle prend les choses en main personne ne remet en cause ses compétences ou son autorité.
Des visuels à la musique, le film n'est pas aussi remarquable que la trilogie, mais cela reste une bonne histoire, épique et émouvante. Sur la dernière partie nous avons quelques références explicites à la trilogie. Elles sont amusantes et une m'a pris par surprise - l'avantage de ne jamais regarder au-delà du premier trailer.
En bref j'ai passé un excellent moment.