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Inland Empire

11 Fév 2007 04:01

INLAND EMPIRE (faut l'écrire en majuscule il a dit David...)

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Voilà un nouveau puzzle dans la filmographie du tripant David Lynch. Comme l'ont dit beaucoup de critiques, les fidèles adoreront et les anti détesteront; c'est à dire que le maitre Lynch ne sort pas de ses sentiers habituellement arpentés tant le film fait références à ses précédents ouvrages mais à des niveaux revus à la hausse. On y sens la complexité de Mulholland Drive et l'étrangeté de Lost Highway à plein nez. Il y a même des ptits clins d'oeil comme la voix de Naomi Watts (pas reconnue tout de suite) dans le personnage d'une des lapines du mini sitcom.

Comme à son habitude, Lynch tente de nous perdre dans un vaste labyrinthe narratif. Auparavant il se contentait de faire en sorte que le spectateur confonde la réalité et le rêve. Ici, cela est amplifié par la présence également de nouveaux éléments tels que le passé, le présent et le futur s'entremelant; ainsi qu'un effet de miroir sur l'existence de Nikki / Susan (remarquablement interprêtée par Laura Dern).
Lynch joue énormément sur l'utilisation de la caméra DV, tenue à l'épaulée, qui nous plonge au coeur des personnages et nous faisant constamment douter de nous-même. Sommes-nous dans la réalité? dans le film? dans un rêve?

Lynch nous montre des personnages propres sur eux dans la réalité et vils dans la fiction, si bien que quand les caractères s'entrecroisent, on perd le sens de la narration pour mieux se faire haper par l'ambiance glauque et oppressante. C'est ici un grand coup de maitre au niveau du scénario/réalisation.

On retrouve d'autres grands classiques des films de Lynch. Les passages d'un monde à l'autre se font via ses fameux lampes rouges qui changent de couleurs au moment clé; des combinaisons de chiffres sibyllins, une angoisse sourde, le don d’ubiquité des personnages principaux, la schizophrénie ou l’impression paranoïaque d’être épié...
On revoit également la rencontre entre l'héroine et une clocharde, comme dans Mulholland Drive, cette dernière étant révélatrice du destin de la première.

Le film en lui-même nous balade entre Los Angeles et la Pologne comme dans un voyage intérieur...peut-être est-cela l'INLAND EMPIRE.
Tout fonctionne sur des oppositions, des jeux entre les couleurs et les lumières, l'alternance des premiers rôles (les personnages principaux deviennent secondaires et réciproquement dans les deux parties de l’histoire; ex le mari) ou les différences de langage (au départ soutenu, puis très familier avec plein de "fuck" ^^).

Bref il y a tant à dire sur ce film et c'est ça la grande force de Lynch...nous faire plusieurs histoires en une.

Les deux seuls point négatifs du film sont une certaine longueur arrivé à la moitié du film mais qui s'étompent très rapidement et le fait qu'à la fin Lynch dévoile les clés de compréhension des majeures parties alors que ce n'est pas vraiment son genre d'expliquer son film aux spectateurs; peut-être était-ce une volonté de la production pour toucher un plus grand public...allez savoir. Personnellement ça ne me paraissait pas indispensable.

Petite anecdote que je viens de trouver:
Le seul moment du film où les mots INLAND EMPIRE sont prononcés, c’est lorsque l’un des personnages discute devant un cabanon. Passage a priori anodin. Or, il faut savoir que le titre de ce film a été inspiré par Ben Harper, mari de Laura Dern (je ne le savais même pas ça!), qui vit dans ce quartier et qui apparait à la fin du film en pianiste. Il y a un fait plus troublant survenu quelques jours après avoir déniché cette trouvaille de Ben Harper: alors que le frère de David Lynch nettoyait le cabanon de ses parents dans le Montana, il a trouvé un vieil album d'enfance du cinéaste confectionné quand il avait cinq ans. Il lui a immédiatement envoyé. Quand Lynch l'a ouvert, la première image laissait apparaître deux mots: Inland Empire.

12 Fév 2007 00:28

J'ai lu la review dans les inrocks de cette semaine .. je vais aller le voir d'ici 2, 3 jours . Ca m'a l'air bien barré quand même :)
Enfin j'adore Lynch donc j'irais les yeux fermés

nb : Twin Peaks en juillet 2007 chez TF1 vidéos :wink: ( qui font des DVD superbes faut-il le rappeler )
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