Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette série, elle était initialement diffusée sur NBC (la chaîne qui ne va vraiment pas bien en ce moment). Elle passe désormais sur Direct TV, en partenariat avec NBC. Elle raconte l’histoire d’une petite ville du Texas, Dillon, et de son équipe de jeunes engagés dans le championnat de football (le football, pas le soccer) de l’Etat. La série est inspirée du livre Friday Night Lights: A Town, a Team, and a Dream publié en 1990 et qui a donné lieu à un film en 2004. L’ouvrage racontait l’aventure que connut l’équipe des Permian Panthers d’Odessa (Texas) lors de la saison 1988.
La série prend souvent des allures de documentaire sur l’Amérique ordinaire. Pas celle des rednecks, ni celle des white trash, ni celle des minorités. Non, l’Amérique moyenne. FNL parle de la vie de ces gens et de celle de leurs enfants, adolescents qui tentent de perpétuer le rêve américain. Le football est un prétexte au récit, un moyen de profiter d’un ascenseur social qui est souvent en panne. Le sport est présenté comme une occasion de faire quelque chose de son existence, de gagner une bourse pour entrer à la fac et s’assurer un avenir meilleur. Un avenir qui n’est pas de vendre des voitures chez un concessionnaire local ou de diriger un magasin de produits surgelés.
FNL parle des doutes, des peurs, des joies, des peines, des ambitions et des espoirs comblés ou déçus de ces gens. La série parle aussi de la solidarité, de l’entraide que tentent d’organiser l’entraîneur de l’équipe, Eric Taylor, et sa femme Tami qui devient proviseur du lycée. On parle des relations entre garçons et filles et de la manière dont les futurs adultes américains envisagent leur avenir. Dans cet univers communautaire, cette espèce de vase clos, Taylor est un personnage central, respecté, admiré et écouté. Il est bien plus qu’un “coach”. Il est le type qui, tous les vendredis soirs, dirige la manoeuvre, celui qui fédère les espoirs réunis sur les gradins du stade. La victoire ou la défaite des Dillon Panthers sont la victoire ou la défaite de toute la ville.
Tout sonne juste. Les personnages, les dialogues, les silences. Les épisodes sont d’une qualité constante. Il n’y a pas de faiblesse. Pour ceux qui ont voyagé dans cette “Amérique des campagnes”, cette immersion rappellera quelques souvenirs, pour les autres ce sera une découverte, bien loin de ce que nous présentent régulièrement les informations télévisées.
La saison 3 est parvenue à sa moitié et la force de l’histoire n’a pas faibli. L’addiction reste immense, et la série fera l’objet d’une longue note de fin de saison pour lui rendre l’hommage qu’elle mérite. A un moment où de nombreuses séries majeures se sont achevées, FNL est plus qu’un objet de substitution. C’est une magnifique histoire injustement méconnue.
source : lemonde.fr